Il s’agit d’une croissance de 6 points de pourcentage par rapport aux résultats des précédents sondages de 2010 et 2006. Le curateur public du Québec, Normand Jutras, s’en réjouit, mais se dit troublé par le fait que « les Québécois se préoccupent davantage du sort de leurs biens après leur mort que de ce qu’il leur arrivera ainsi qu’à leur patrimoine advenant une période d’inaptitude. »

Le sondage indique en effet que 58 % des répondants ont rédigé un testament comparativement à 42 % qui ont un mandat. Seulement 2,2 % des répondants sont en train de préparer un mandat.

Parmi les répondants affirmant leur intention de préparer leur mandat, 25 % mentionnent qu’ils ne savent pas à quel moment ils passeront à l’action, alors que 14 % se disent sur le point de le faire. Seulement 1,5 % des répondants n’ayant pas de mandat affirment ne pas savoir qui désigner comme mandataire.

À l’inverse, 19 % des répondants ne prévoient pas préparer de mandat. Parmi les raisons évoquées par ces personnes, un répondant sur cinq affirme ne jamais avoir eu le temps ou pris le temps de le faire, et 5 % allèguent les coûts de préparation. Moins de 1 % des répondants qui n’avaient pas de mandat affirment que le côté morbide du sujet explique cette situation, et moins de 1% des répondants sans mandat estiment que le mandat est trop compliqué à planifier.

Certains répondants, pour évoquer leur décision, évoquent la peur de voir leur mandataire faire entrer leur mandat en vigueur alors qu’ils sont toujours apte. Ainsi, 8 % des répondants croient qu’il suffit que leur mandataire les croie inaptes pour que leur mandat de protection entre en vigueur, alors que seul le tribunal a l’autorité pour confier la protection de leurs droits à autrui.

Il faut toutefois noter que 42 % des répondants qui ne prévoient pas faire leur mandat affirment que la possibilité d’un accident ou d’une maladie pourrait les décider à passer à l’action.

Au nombre des répondants ayant préparé leur mandat, 22,6 % disent l’avoir fait pour des raisons de prévention et de simplicité de gestion (21,0 %). Un peu plus d’une personne sur dix, soit 13,9 % des répondants invoque la possibilité de devenir inapte et 13,1 % mentionne le fait d’être une personne à risque. Une forte majorité de répondants, soit 84,5 %, se sont référés à un notaire pour faire préparer leur mandat.

Aussi, 27 % des répondants ayant préparé leur mandat ont pris le temps de le revoir au besoin, en plus d’aviser leur mandataire de l’existence du mandat, prévu des remplaçants et désigné un surveillant, alors que 15 % d’entre eux considèrent leur mandat comme une police d’assurance, mais confirment ne pas l’avoir révisé. Aussi, 27% des répondants qui ont un mandat le considèrent comme un cadeau à offrir à leurs proches. À noter que seulement 14 % des 18 à 34 ans sont dotés d’un mandat.

Ils sont finalement 87 % de répondants à affirmer qu’ils entameraient les démarches pour obtenir l’autorisation d’agir au nom d’un proche s’il devenait inapte.