Les opérations de financement du gouvernement du Québec démystifiées
Richard Cloutier

« Si l’ampleur de la dette publique soulève souvent des inquiétudes, la question des conditions d’emprunt reste bien souvent obscure pour la plupart des analystes. L’ouvrage répond en quelque sorte à ces interrogations et permet d’identifier, pour la période de 1867 à 1987, comment le gouvernement réussit à emprunter les fonds importants nécessaires ayant servi à combler ses besoins financiers année après année », souligne Marc Vallière.

Ce livre, « qui pourrait être considéré comme la biographie du ministère des Finances de 1867 à 1987 », selon Bernard Turgeon, sous-ministre associé au ministère des Finances du Québec présent au lancement, explique les conditions d’emprunt et les négociations avec les institutions financières lors de l’émission des emprunts.

L’ouvrage passe effectivement en revue les opérations de financement, à court et à long terme, réalisées de 1874 à 1987 par le ministère des Finances du Québec et Hydro-Québec, il souligne comment sont constitués les « syndicats financiers » et comment ils opèrent. De plus, il examine la question du pouvoir des marchés financiers et les moyens mis en œuvre par le gouvernement du Québec pour composer avec les contraintes imposées par les marchés.

« L’internationalisation des marchés financiers n’est pas un phénomène récent, car déjà au 19e siècle, le gouvernement du Québec emprunte non seulement en Angleterre comme les autres gouvernements nord-américains, mais aussi en France et aux États-Unis », note Marc Vallière.

L’auteur s’attarde par ailleurs à mettre en lumière comment, depuis les années 1960, « le gouvernement du Québec a réussi à diversifier ses sources de financement pour éviter d’être à la merci d’un marché financier particulier qui souhaiterait utiliser son pouvoir pour limiter la marge de manœuvre de l’État québécois ».

Rappelons que la publication de cet ouvrage s’inscrit dans le cadre des travaux de recherches entrepris en mars 2012 par l’IRÉC sur l’histoire du courtage financier au Québec. Cette initiative, menée grâce au soutien financier de nombreux partenaires dont la Fondation Jean-Louis Tassé, a d’abord donné lieu à la mise en ligne d’un site Internet (courtage. irec.net).

La publication d’un deuxième ouvrage tiré des recherchées menées par Marc Vallière et l’équipe de chercheurs de l’IRÉC est prévue pour l’automne 2016. La publication portera cette fois sur l’histoire des maisons de courtage et des courtiers, de 1867 à 1987.