Les jeunes de 15 à 24 ans sont déjà une force économique
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Selon elle, les 15 à 24 ans détenaient 13,9 % des emplois en 2015, ce qui est supérieur à leur représentation démographique, alors qu’il comptait pour 11,8 % de la population québécoise.

Bien qu’il s’agisse d’une baisse par rapport à l’année 1976 où ils détenaient 26 % des emplois, le taux d’activité québécois de ce groupe d’âge est supérieur à celui de la moyenne canadienne, qui occupe le cinquième rang des meilleurs taux d’emploi chez les jeunes parmi les pays de l’OCDE.

Évoquant deux études de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), Joëlle Noreau signale aussi une participation plus grande au marché du travail des étudiants à temps plein. Alors qu’on estimait le taux d’emploi chez les étudiants à temps plein âgés de 15 à 24 ans au Québec aux environs de 40 % au début des années 2010, il s’établissait approximativement à 27 % au début de la décennie 1980.

Consommateurs accomplis

« La présence aussi importante des 15 à 24 ans sur le marché du travail les place en contact direct avec la gestion de leur portefeuille », écrit Joëlle Noreau.

Les jeunes ménages sont d’ailleurs « intéressés par l’acquisition d’une propriété et un certain nombre d’entre eux réussissent à se qualifier comme emprunteurs », indique-t-elle.

Le logement représente en effet une part importante des dépenses de consommation de cette tranche de la population. En 2011, les ménages de moins de 25 ans y consacraient 29,5 % de leur revenu lorsqu’ils étaient propriétaires, et 40 % de leur revenu après impôt pour le paiement du loyer dans le cas des locataires. Il s’agit d’une proportion dans les deux cas supérieure à celles des ménages des autres catégories d’âge. Aussi, la part des ménages dont le soutien a moins de 25 ans et qui étaient propriétaires se chiffrait à 36,9 % en 2011, en augmentation comparativement à 2002, alors qu’ils étaient 23,7 %.

Soulignant le fait que les 15 à 24 ans sont associés naturellement à l’utilisation du commerce en ligne, Joëlle Noreau confronte cette idée reçue à l’aide d’une enquête du CEFRIO faisant état des tendances en 2015. On y souligne que 78,3 % des 18 à 24 ans avaient fait un achat en ligne au cours de l’année, et qu’ils avaient principalement acheté sur le site d’un magasin virtuel. Le montant moyen dépensé s’établissait à 210 $ par cyberacheteur de 18 à 24 ans, ce qui se révèle toutefois inférieur à celui des Québécois ayant acheté en ligne durant la même période (309 $).

Pour Joëlle Noreau, bien qu’on ait pour habitude de considérer les jeunes de 15 à 24 ans comme les consommateurs de demain, « à la lumière des données sur le marché du travail, les salaires, la propriété et les cyberachats, on doit reconnaître qu’ils sont déjà bien engagés ».