Selon l’agence fédérale, la dette des ménages contractée sur le marché du crédit exprimée en proportion du revenu disponible des ménages a grimpé à 167,8 %, comparativement à 166,6 % au premier trimestre.

Cela signifie que pour chaque dollar de revenu que les ménages détiennent, ils ont aussi une dette de 1,68 $.

Cette augmentation du ratio d’endettement survient alors que la valeur nette des ménages par habitant a reculé de 1300 $ à 285 900 $.

« Un déclin de la valeur nette des ménages, même modeste, jumelé à une forte augmentation de la croissance du crédit à la consommation est notable puisqu’il suggère que l’habileté des ménages à absorber une hausse des taux d’intérêt continue de se détériorer », a observé l’économiste Laura Cooper, de la Banque Royale, dans un rapport.

L’endettement des ménages a été identifié comme un risque clé pour l’économie. Avec la faiblesse des taux d’intérêt ces dernières années, les Canadiens ont pu emprunter de l’argent avec plus de facilité. Cependant, les taux ont commencé à grimper ces derniers mois.

La Banque du Canada a haussé son taux directeur à deux reprises depuis la fin du deuxième trimestre, ce qui a convaincu les grandes banques canadiennes de hausser leurs taux préférentiels, utilisés pour calculer les prix des hypothèques à taux variables et d’autres prêts.

Les rendements des obligations ont aussi grimpé ces derniers mois, ce qui fait grimper les taux des nouvelles hypothèques à taux fixe.

« À l’avenir, l’environnement de dépenses, pour les consommateurs, les entreprises et les gouvernements, va devenir plus difficile, dans le contexte des récentes hausses des taux d’intérêt de la Banque du Canada », a estimé l’économiste Dina Ignjatovic, de la Banque TD, dans un rapport.

« Avec des hausses additionnelles vraisemblablement à venir, il y aura une nouvelle détérioration du ratio du service de la dette dans les trimestres à venir. »

Les données dévoilées vendredi par Statistique Canada indiquent que le revenu des ménages a grimpé de 1,2 %, tandis que leur dette sur le marché du crédit a progressé de 1,9 %.

La dette totale des ménages, laquelle comprend le crédit à la consommation, les prêts hypothécaires et les autres prêts, s’est chiffrée à près de 2077,2 G$ au deuxième trimestre.

La dette hypothécaire a augmenté de 1,6 % à 1361 G$, tandis que le crédit à la consommation s’est accru de 2,4 % à 609,6 G$.

Le ratio du service de la dette, qui correspond au total des paiements obligatoires du principal et d’intérêts en proportion du revenu disponible des ménages, était stable à 14,2 % au deuxième trimestre.

Le ratio du service de la dette pour les intérêts seulement s’est établi à 6,0 % au deuxième trimestre, en légère baisse par rapport au trimestre précédent.