Deux Québécois sur cinq assez ou très angoissés par leur situation financière
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« Cette enquête nous montre que de nombreux Québécois ont de la difficulté à faire face à leurs obligations financières » explique Éric Lebel, associé, syndic et conseiller en redressement financier chez Raymond Chabot Grant Thornton.

Les résultats de l’enquête indiquent que près d’une personne sur quatre n’est pas du tout en mesure d’épargner, 66 % des Québécois se considèrent endettés, et seul un répondant sur cinq parvient à respecter son budget de dépenses mensuel. Advenant une perte d’emploi, 46 % des Québécois n’ont pas de coussin financier suffisant pour maintenir leur rythme de vie durant trois mois, et un tiers de la population a puisé dans ses épargnes pour payer des dépenses courantes au cours des deux dernières années.

On constate aussi que près d’une personne sur dix dépense plus de la moitié de son revenu net mensuel pour payer son loyer ou son hypothèque, et 14 % des répondants ne sont pas toujours en mesure de payer ses factures mensuelles. Concernant les cartes de crédit, 43 % des Québécois ne sont pas toujours en mesure de payer le solde total de leur(s) carte(s) de crédit et un répondant sur six n’y parvient jamais.

Cinq profils types

Le sondage permet aussi de dégager cinq profils types de Québécois en fonction de leurs habitudes financières : le dompteur, le magicien, le jongleur, le contorsionniste et le cascadeur.

Plus d’un tiers (34 %) des répondants sont des magiciens, êtres flamboyants et surprenants, sachant susciter l’intérêt en faisant des achats spontanés, alors que 19 % sont des jongleurs parfois bohèmes, qui aiment s’amuser et, tant que le vent est favorable, sont en équilibre. Une proportion égale (19 %) est composée de contorsionnistes faisant des pieds et des mains pour tenter de boucler leur budget. Les deux autres catégories, soit les dompteurs (16 %) et les cascadeurs (13 %) sont aux antipodes. Les premiers sont des individus en parfait contrôle qui planifient et anticipent soigneusement chaque mouvement, alors que les seconds n’ont pas froid aux yeux, aimant tout essayer…et dépenser.

Notons que 28 % des Québécois avouent faire régulièrement des achats compulsifs tandis que le quart regrette fréquemment un achat parce qu’il n’en avait pas les moyens.

Le sondage s’inscrit dans la continuité de la campagne de sensibilisation « Ne perdez pas vos moyens » lancée en 2015 par Raymond Chabot, qui brosse un portrait des habitudes financières des Québécois. Raymond Chabot a créé un test disponible gratuitement en ligne permettant aux utilisateurs de prendre le pouls de leurs comportements face à l’argent.

« Nous voulons aider les gens à mieux comprendre leurs comportements en matière de finances personnelles pour réduire leur niveau de stress par rapport à leur situation financière. C’est pourquoi nous avons conçu un test qui permet d’amorcer la conversation sur les questions d’argent afin de contribuer à faire tomber les tabous entourant ce sujet, indique Éric Lebel. Ils pourront ainsi obtenir des conseils personnalisés en fonction de leur profil qui les aideront à adopter de bons comportements en matière de gestion financière, pour qu’ils ne perdent pas leurs moyens. »

Le sondage a été réalisé du 3 au 12 décembre 2015 auprès d’un échantillon de 1 002 Québécois âgés de 18 ans et plus et pouvant s’exprimer en français ou en anglais. Les résultats ont été pondérés selon le sexe, l’âge, la langue parlée à la maison, la scolarité et la présence d’enfants dans le ménage afin de rendre l’échantillon représentatif de l’ensemble de la population étudiée.