La période des REER retrouve ses couleurs

« Le moral de notre clientèle revient au beau fixe », affirme le planificateur financier Sylvain de Champlain.

André Martel, président de Services financiers André Martel, observe un « certain engouement » chez sa clientèle : « On sent cependant que les gens se gardent une certaine gêne. On sait qu’il faut acheter quand le marché est bas, mais dans bien des cas, cet enseignement reste théorique ».

Gaétan Veillette, planificateur financier et administrateur agréé, remarque pour sa part un « plus grand appétit » envers les fonds équilibrés.

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Moins d’obligations en 2013

« Comparativement à l’année dernière, nous observons que nos clients augmentent les investissements REER », signale Sylvain de Champlain.

Le président de De Champlain Groupe financier craint une éventuelle hausse des taux d’intérêt. Et il pense aussi que la reprise semble vouloir s’enclencher. C’est pourquoi il préconise une « légère diminution » de la portion obligataire des portefeuilles au profit des titres qui génèrent des dividendes.

Moins conservateur

Pour sa part, Gaétan Veillette n’a pas noté, au sein de sa clientèle, de hausse sensible de cotisations aux REER. « Toutefois, une chose importante a changé par rapport à l’année dernière, à savoir les véhicules financiers », dit le planificateur de Brossard.

Sa clientèle est d’ailleurs beaucoup moins nombreuse qu’auparavant à vouloir « stationner » son épargne-retraite dans des certificats de placement garanti (CPG).

« Nous disons constamment que les CPG risquent d’être battus par l’inflation, la fiscalité et les faibles rendements et qu’en bout de piste leurs détenteurs pourraient bien survivre à leur épargne… avec toutes les conséquences dramatiques que cela suppose », dit-il.

Or, Gaétan Veillette constate « un retour significatif vers les fonds équilibrés et même les fonds d’actions. Dans un contexte de reprise des marchés, les clients ont tout intérêt à suivre cette voie », ajoute-t-il.

Les fonds de travailleurs

« La demande de nos clients en produits d’épargne REER est plus forte que l’année dernière », constate André Martel. Toutefois, ajoute-t-il, l’aversion au risque reste bel et bien présente.

Les placements REER d’une partie significative de sa clientèle se font ainsi dans des fonds de travailleurs sous sa propre recommandation : « Plusieurs de mes clients ont plus de cinquante ans. S’ils ont une certaine aversion au risque, je les réfère beaucoup à Fondaction, le fonds de travailleurs la CSN ».

D’une part, explique-t-il, leurs souscripteurs bénéficient des crédits d’impôt. « Supposons un investissement de 5 000 $ et un crédit d’impôt de 2 000 $. Si le fonds ne produit aucun rendement, nous aurions tout de même un rendement de 5,24 % par année, composé sur 10 ans. Et pour 15 ans, le rendement serait de 3,46 %. Il serait même de 2,9 % sur 18 ans ! »

Contrairement à bien des conseillers, André Martel affirme y trouver son compte : « Cette stratégie est très appréciée en tant que telle. Elle nous ouvre également le chemin des autres placements et besoins financiers d’une clientèle financièrement conservatrice, qui veut préserver son capital en vue de la retraite. »

Photo Bloomberg