Le champ et la fonctionnalité de l’intelligence artificielle (la science d’apprendre aux ordinateurs à penser comme des êtres humains) dépassent de beaucoup le cadre des médias sociaux.

L’intelligence artificielle (IA) en est à un point d’inflexion. Son impact transformateur sur les industries, que ce soient les soins de la santé, la finance, l’agriculture ou le secteur militaire, continue de s’approfondir. L’adoption généralisée de l’IA influence toutes les industries imaginables, selon le magazine MIT Technology Review, publié par le Massachusetts Institute of Technology, dont un cours entier porte sur ce sujet.

« La prolifération de l’apprentissage-machine consommable (une branche de l’IA) et de l’IA a le potentiel de déplacer spectaculairement le paradigme de productivité d’une industrie mondiale à une autre, tout comme pour l’adoption à grande échelle des technologies de l’internet dans les années 1990 », dit un rapport de Goldman Sachs. Il n’est pas étonnant que les sociétés et les pays déversent des tonnes d’argent dans ce secteur.

On prévoit une explosion du marché mondial de l’intelligence artificielle, passant de 643,7 millions $US en 2016 à 38,8 milliards $US d’ici 2015 : un taux de croissance annuel composé de près de 58 %.

Les sociétés à l’avant-garde de l’intelligence artificielle investissent agressivement dans le secteur pour mieux contrôler le marché. Les géants technologiques, en particulier, se précipitent pour engloutir les nouvelles entreprises de ce secteur et accumulent les brevets pour renforcer leur compétitivité et atteindre une position dominante dans l’avenir de la technologie, selon le service de recherche de Morningstar sur les actions.

Alphabet, propriétaire du géant des médias en ligne Google, tire 99 % de ses revenus de son moteur de recherche, le reste provenant de la vente d’applis et de contenu sur Google Play et YouTube Red et des frais de services du nuage.

Un des chefs de file dans l’espace de l’intelligence artificielle, Google a procédé à certaines annonces accrocheuses.

« Nous n’avons pas été surpris de voir Google continuer de mettre l’accent sur l’intelligence artificielle pour renforcer son écosystème, dit un rapport Morningstar sur les actions. La firme est en train d’ajouter toute une série de fonctionnalités fondées sur la vision et la voix qui utilisent des algorithmes d’apprentissage-machine pour attirer non seulement davantage d’utilisateurs, mais aussi peut-être davantage de recettes publicitaires numériques. »

Avec son changement de priorités de « Portable avant tout » à « IA avant tout », Google s’emploie à déployer une série de fonctionnalités d’apprentissage-machine, notamment SmartReply, pour mettre en place des réponses courriel automatiques dans Gmail, tout en améliorant les fonctionnalités fondées sur la vision et la voix sur ses applis et ses appareils.

« Alphabet domine le marché de la recherche en ligne avec la part de marché mondiale de Google qui dépasse les 80 %, ce qui lui permet de générer une croissance des revenus et des flux de trésorerie robustes », dit l’analyste d’actions de Morningstar Ali Mogharabi, qui prévoit pour la société une croissance soutenue des flux de trésorerie et un leadership de plus en plus dominant sur le marché de la recherche.

Ce qui est particulièrement remarquable, ce sont les efforts fournis par la firme pour « s’assurer un ancrage plus fort dans le marché public de l’informatique en nuage, qui devrait s’accroître de plus de 25 % par an jusqu’en 2020 », ajoute M. Mogharabi, qui fixe la juste valeur de l’action à 860 $US.

De plus, l’investissement dans des projets futuristes comme une voiture sans chauffeur s’articulant sur l’intelligence artificielle pourrait débloquer des revenus importants au sein des nouveau marchés, note-t-il.

Microsoft est une société technologique mondiale qui fournit du matériel, des logiciels et des services. Les revenus de la firme proviennent de trois segments commerciaux : la productivité et les processus d’entreprise (28 % des ventes), le nuage intelligent (25 %) et les ordinateurs personnels (45 %).

« La société est devenue plus souple et plus conviviale sous la gestion du directeur général Satya Nadella », dit un rapport Morningstar, notant que « la firme conservera son statut parmi l’élite de la technologie pendant des années. »

Ce géant de la technologie place l’intelligence artificielle au cœur de la plupart de ses initiatives technologiques et œuvre inlassablement à la réalisation de ses ambitions dans l’IA par des innovations et des acquisitions.

Alors que l’intelligence artificielle n’apporte peut-être pas encore une contribution importante aux revenus, le projet phare de la société, Cortana, qui fournit une assistance intégrée à la téléphonie intelligente, et Windows 10 ouvrent la voie du développement de la prochaine génération d’applications centrées sur l’intelligence artificielle », dit l’analyste de Morningstar Rodney Nelson.

De plus, Microsoft a conforté sa position de numéro deux de vendeur du Nuage public avec sa plateforme Azure, le service de nuage public de la firme, qui devrait lui assurer une croissance substantielle pendant plusieurs années.

Poussé par la croissance explosive de ses propriétés dans le nuage, notamment l’expansion fulgurante des revenus d’Azure, M. Nelson a récemment fait passer l’estimation de juste valeur de l’action de 68$US à 77$US.

La forte bastille économique de la firme, c’est-à-dire son avantage concurrentiel durable, provient de la gigantesque empreinte de l’entreprise dans une multitude de produits et de services et de certains monopoles de fait qui gravitent autour de son système d’exploitation Windows, créant un effet de réseau et faisant augmenter les coûts de transfert pour les clients.

Au premier plan des concepteurs de puces graphiques qui améliorent l’expérience procurée par les plateformes informatiques, Nvidia fabrique des produits utilisés sur toute une série de marchés de consommateurs, notamment des ordinateurs personnel haut de gamme pour le jeu et des systèmes d’infodivertissement automobiles.

Ce fabricant de puces est l’un des plus gros bénéficiaires de la tendance croissante de services alimentés par l’intelligence artificielle et de véhicules autonomes alors que les fabricants automobiles se précipitent pour conclure un partenariat avec Nvidia et utiliser sa technologie de l’intelligence artificielle pour mettre au point des système de véhicules autonomes.

Mais à part l’entreprise de jeux sur laquelle elle est fondée, la société cherche la rentabilité en se lançant dans l’intelligence artificielle. « Nvidia a bien réussi à diversifier ses opérations, surtout dans son entreprise de données, qui a récemment récolté plus de 400 millions $ de revenus trimestriels, soit une somme supérieure dans ce segment au total de l’exercice 2016.

Nvidia a solidifié sa position de leadership sur le marché des processeurs de superordinateurs avec ses puces Tesla. « La firme est aussi un intervenant essentiel sur le marché des accélérateurs dans les domaines de l’apprentissage profond et de l’intelligence artificielle », dit l’analyste de Morningstar Abhinav Davuluri. « De plus, Nvidia s’est efforcée de rester à la pointe de la conduite autonome avec son module de conduite PX. »

La firme poursuit agressivement le marché des ordinateurs à haute performance et de l’apprentissage profond, que, elle espère, vaudra 30 milliards $US d’ici 2020, dit M. Davuluri, qui situe la juste valeur de l’action à 44 $US et prévient les investisseurs potentiels d’attendre d’avoir « une marge de sécurité beaucoup plus large. »

Morningstar projette que les revenus de la société augmenteront de 8 à 9 % par an sur les cinq années qui s’annoncent.

Facebook, qui est la plus grande plateforme sociale en ligne au monde, a plus de 1,6 milliard d’utilisateurs actifs qui échangent et affichent des messages, des vidéos et des photos sur ses différentes applis, notamment Facebook, Instagram, Messenger et WhatsApp. La publicité représente plus de 90 % de ses revenus, dont 50 % proviennent des États-Unis et du Canada, et 25 % de l’Europe.

Facebook continue à investir lourdement dans l’IA et la réalité virtuelle, à la fois pour agrandir sa plateforme actuelle et pour explorer de nouvelles frontières. « La firme applique à divers produits l’intelligence artificielle et les technologies de la réalité virtuelle et augmentée, ce qui peut dans l’avenir accroître encore davantage l’engagement des usagers de Facebook et à générer une croissance attrayante des revenus publicitaires », dit un rapport sur les actions de Morningstar.

L’expansion rapide de la base moyenne d’utilisateurs mensuels de ce géant des médias, qui augmente de 21 % par an, atteste de sa popularité émergente et de sa domination du marché, ainsi que de sa capacité à engranger des revenus publicitaires. Facebook a décroché 7,9 milliards $US de revenus au dernier trimestre : une augmentation de 51 % par rapport à l’année précédente.

Cette entreprise à forte bastille économique génère une solide croissance de son chiffre d’affaires, garde une trésorerie positive, et elle demeure rentable, dit M. Mogharabi, qui fixe la valeur de l’action à 135 $US mais recommande « une marge de sécurité plus large avant d’investir dans ce nom ».

Comme pour toute firme technologique, un risque de perturbation subsiste du fait des nouvelles technologies. Toutefois, la société accroît le nombre de ses utilisateurs actifs sur appareils portables d’un montant robuste de 42 % par an. M. Mogharabi prévoit un taux de croissance annuelle composée de 22 % et a foi dans la capacité qu’a Facebook de rentabiliser son réseau pour « générer un rendement du capital excédentaire au cours des 20 années qui s’annoncent ».