Les BCP sont composés de trois éléments : tout d’abord, ils offrent la garantie que l’argent d’un investisseur lui sera intégralement remboursé à leur échéance. À cet égard, les BCP sont comparables aux certificats de placement garantis (CPG).

Toutefois, à la différence des CPG, les BCP ne paient généralement pas des intérêts fixes car le rendement d’un BCP est lié à la performance future d’un actif spécifique, comme un indice d’actions, une matière première, une devise ou un panier d’actions.

Par exemple, la CIBC offre actuellement un BCP lié au rendement d’un portefeuille équipondéré d’actions émises par la Banque de Nouvelle-Écosse, Emera, Fortis, Inter Pipeline, la Banque Nationale, Pembina Pipelines, Rogers Communications, Shaw Communications, TELUS et la Banque TD. Libellé en dollars américains, ce BCP garantit un rendement variable égal à 115 % de l’appréciation moyenne de ces actions sur une période de sept ans. Le rendement variable exclut les dividendes des sociétés.

Imaginons par exemple que le panier d’actions s’apprécie de 50 % au cours de ce terme de sept ans. Un investisseur dans les Billets de dépôt CIBC de croissance liés à des actions canadiennes de premier ordre, série 23 (USD) recevrait un rendement sur le capital de 57,5 %, soit 115 % du rendement de 50 % fourni par les 10 actions. Donc, pour un placement de 10 000 $, un investisseur récupérerait les 10 000 $, plus 5 750 $ de rendement variable. Surtout dans le monde actuel de faibles taux d’intérêt, ce serait un rendement formidable pour un produit de créance.

Toutefois, alors que certains BCP fournissent bel et bien un rendement minimum, beaucoup d’entre eux ne font que promettre un remboursement du capital, c’est-à-dire que les investisseurs peuvent se retrouver à ne recevoir que le montant de leur investissement initial.

Reprenons donc l’exemple du BCP de la CIBC. Imaginons qu’à la fin des sept ans le panier d’actions affiche un rendement légèrement négatif, qui pourrait résulter d’un sous-classement spectaculaire d’une ou plusieurs compagnies, ou d’un marché baissier qui se prolonge. Quelle qu’en soit la raison, un rendement négatif pour le panier de référence signifiera qu’il n’y a pas eu de rendement variable.

Peut-être qu’un rendement zéro n’est pas la fin du monde, mais les conséquences n’en sont pas négligeables pour autant. Tout d’abord, il y a un coût de substitution. Les détenteurs de ces billets auraient pu placer leur argent dans un investissement tout aussi sûr, mais avec un rendement garanti.

Le risque le plus grand, surtout avec des BCP à long terme, est sans doute l’effet pernicieux de l’inflation. Si vous donnez 10 000 $ à une banque aujourd’hui et que vous récupérez 10 000 $ sept ans plus tard, votre pouvoir d’achat aura beaucoup baissé. Avec une hausse des prix à la consommation d’environ 2 % par an ces temps-ci, c’est le minimum de rendement qu’un placement doit fournir pour suivre le rythme de l’inflation.

Mais les BCP présentent d’autres risques. La plupart d’entre eux ne se qualifient pas comme des dépôts, et ne sont donc pas assurés par la Société d’assurance-dépôts du Canada. Si une institution délivrant ces titres fait faillite, un détenteur de BCP va perdre une partie ou la totalité son placement.

Les investisseurs dans les BCP devraient aussi être conscients de l’impact des frais sur les rendements. En fait, a prévenu la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, en plus des commissions de vente et des frais de rachat anticipé, les BCP peuvent faire payer des frais de gestion, des primes de rendement, des frais de structuration, des frais d’exploitation, des commissions de suivi et des frais d’ententes de swaps.

De façon révélatrice, un examen mené en 2010 par l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) a trouvé une divulgation insuffisante des frais et des dépenses dans le matériel de promotion fournit par les BCP à leurs firmes membres.

Les questions relatives aux frais de rachat anticipé, en particulier, sont un élément que les investisseurs potentiels dans les BCP doivent bien comprendre. En guise d’illustration, examinons un produit actuellement offert : Les Billets de croissance liés à des banques canadiennes TD, Série 57.

Selon le document d’information de la TD, les détenteurs de billets procédant au rachat de ces derniers dans les 45 jours qui suivent leur émission se verront facturer des frais égaux à 4 % de leur capital. Mais ce n’est pas tout. La TD prévient, dans la partie « Facteurs de risque » du document, qu’il n’y a pas pour ce produit de garantie d’un marché secondaire actif ou liquide pour le produit. Comme l’explique la banque, le détenteur de billets peut être contraint de les vendre à un rabais important par rapport au montant du capital d’origine, et le détenteur de billets peut donc encourir une perte substantielle.

Les placements qui sont à la fois complexes et illiquides ne conviennent pas à la plupart des investisseurs. Les billets à capital protégé, malheureusement, entrent dans les deux catégories. Pour comprendre la manière dont ils fonctionnent, il faut à la fois avoir pas mal de connaissances des placements et procéder à une lecture attentive du document d’offre. Et bien qu’ils soient faciles à acheter, les vendre avant l’échéance est une tout autre paire de manches. Au premier abord, les BCP ont l’air d’un placement fantastique. Mais si on y regarde à deux fois, ce ne sont pas des placements de rêve après tout.