Chaque trimestre, ce fonds cible les 120 actions les moins volatiles de l’indice S&P SmallCap 600 des 12 derniers mois et pondère ses avoirs de manière à ce que les moins volatils reçoivent les plus fortes pondérations dans le portefeuille. Toutefois, il ne tient pas compte des corrélations entre ces avoirs. L’hypothèse implicite de cette stratégie est que la volatilité relative devrait persister : les avoirs qui affichaient un risque faible hier continueront d’afficher une volatilité faible à court terme.

Bien que ce ne soit pas toujours le cas, les données indicielles fournies par S&P et les recherches universitaires suggèrent que cette relation s’est généralement vérifiée par le passé. Ce n’est pas surprenant car les flux de trésorerie des actions à faible volatilité ont tendance à être moins sensibles au cycle économique que la moyenne.

Des flux de trésorerie relativement stables peuvent aussi rendre ces actions plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt. Les taux d’intérêt augmentent généralement durant les périodes de solidité économique. En revanche, les actions à faible volatilité pourraient afficher une croissance plus faible que l’ensemble du marché pour compenser l’impact négatif de la hausse des taux d’intérêt. La participation élevée du fonds à l’immobilier (25 % du portefeuille) contribue au risque lié aux taux d’intérêt qu’il encourt, car une hausse des taux d’intérêt peut réduire la valeur des propriétés et faire augmenter le coût de financement des fiducies de placement immobilier.

Ce risque est quelque peu mitigé par la forte participation du fonds aux banques, qui pourraient profiter de l’élargissement des marges nettes d’intérêt résultant de la hausse des taux d’intérêt. Mais généralement, les investisseurs seront vraisemblablement plus exposés au risque lié aux taux d’intérêt avec ce fonds qu’avec d’autres produits plus généraux pondérés selon la capitalisation boursière.

Les penchants sectoriels peuvent également accroître le risque car ce fonds ne limite pas ses pondérations sectorielles. Le fonds a une bien plus grande participation aux services financiers (ce secteur représente 29 % du portefeuille) et à l’immobilier que l’indice S&P SmallCap 600. Il n’est pas surprenant qu’il soit bien moins pondéré dans les secteurs de la technologie, de la consommation cyclique et de la santé que cet indice.

Les titres à grande capitalisation ont tendance à être assez défensifs, mais des avoirs biotechnologiques plus risqués représentent une plus grande partie de ce secteur dans le marché des petites capitalisations. Toutefois, la composition du portefeuille peut changer considérablement au fil du temps. Pour deux des trois dernières années, sa rotation a dépassé 50 %.

Théorie de l’investissement à faible volatilité

L’investissement à faible volatilité comporte des risques spécifiques, mais cette stratégie devrait offrir un profil de risque moins élevé que les fonds pondérés selon la capitalisation boursière traditionnels. Pour que l’investissement à faible volatilité soit pertinent, il doit offrir un compromis risque-rendement plus favorable (même s’il offre des rendements absolus plus faibles) que l’ensemble du marché. Historiquement, les actions à faible volatilité ont accompli cette prouesse, et il y a des raisons de croire qu’elles continueront de le faire sur tout un cycle boursier.

Dans le marché à petite capitalisation, on pourrait en fait y gagner un peu en évitant les sociétés les plus volatiles, nombre d’entre elles étant surévaluées et investissant beaucoup malgré une piètre rentabilité. Historiquement, le rendement de ces actions a été médiocre. Cela peut s’expliquer par le fait que les investisseurs puissent payer trop cher pour des actions très volatiles qui offrent une faible chance de rapporter gros, comme un billet de loterie. Les actions de petites sociétés biotechnologiques à leur début pourraient parfaitement cadrer.

Elles peuvent offrir des rendements spectaculaires si les autorités approuvent l’un de leurs produits, mais sinon elles languissent. Les investisseurs pourraient devenir trop optimistes sur les perspectives de ces firmes et payer trop cher. Mais puisque les actions de style billet de loterie représentent une petite partie du marché, les éviter n’aura probablement pas un très gros impact sur la performance.

Le comité qui s’occupe de l’indice S&P SmallCap 600 (l’univers de sélection du fonds XSLV) essaie de garder les actions de type billet de loterie en dehors de l’indice lorsqu’il sélectionne de nouveaux titres. Les actions admissibles doivent avoir eu des bénéfices positifs au cours des trimestres précédents, et le comité peut aussi y ajouter d’autres mesures de viabilité financière. Cela donne au fonds une bonne base de départ.

Performance

Le fonds a été lancé en février 2013, donc il n’a pas encore véritablement d’histoire. Au cours des dix dernières années, son indice a affiché environ 77 % de la volatilité de l’indice S&P SmallCap 600 (selon des données testées rétrospectivement). Cette baisse de la volatilité est comparable au chiffre correspondant pour l’indice S&P 500 Low Volatility par rapport au S&P 500.

Durant cette période, l’indice S&P SmallCap 600 Low Volatility a surclassé son indice cadre de 1,85 point de pourcentage, mais il n’est peut-être pas raisonnable de prévoir que cette stratégie continuera d’offrir des rendements élevés à long terme. Sans grande surprise, cette stratégie s’est surclassée durant le marché baissier d’octobre 2007 à mars 2009, a traîné au début de la reprise, et s’est surclassée au deuxième semestre de 2015.

Alternatives

Il n’y a pas à l’heure actuelle de FNB d’actions américaines à petite capitalisation se négociant au Canada qui emploie une stratégie à faible volatilité. Parmi les fonds qui se négocient aux États-Unis, le FNB SPDR Russell 2000 Low Volatility (SMLV) est l’option qui s’en rapproche le plus. Elle suit une approche comparable, ciblant les 400 actions les moins volatiles du Russell 2000 au cours des 12 mois précédents et pondérant ses avoirs à l’inverse de leur volatilité. Toutefois, elle rééquilibre le portefeuille chaque mois et effectue certains ajustements pour limiter la rotation et les penchants de style fortuits. Le ratio des dépenses de 0,12 % de SMLV représente une fraction des frais de 0,28 % de XSLV, mais il fait l’objet de moins de transactions, ce qui peut faire augmenter les coûts.