L’intelligence artificielle peut-elle surpasser un gestionnaire d’actifs en chair et en os? Cela reste à prouver, avec le lancement du premier FNB d’actions mondiales en son genre dans le monde par FNB Horizons. Le FNB Horizons Actif actions de marchés développés internationaux, un fonds de fonds détenant un portefeuille de FNB, a fait ses débuts le 1er novembre à la Bourse de Toronto. Il se négocie sous le symbole astucieux de « MIND » (« esprit » en anglais).

Offrir aux investisseurs qui ne veulent pas construire ou gérer des portefeuilles de FNB eux-mêmes un endroit unique pour investir n’est pas nouveau. C’est le service de base fourni par les conseillers-robots et les stratèges experts des FNB. Il n’y a rien non plus de neuf à propos des FNB à gestion active qui reposent sur des méthodologies quantitatives et des programmes informatiques, comme celles qui sont fondées sur des indices de bêta stratégique.

Ce qui distingue ce FNB Horizons tout à fait nouveau, c’est le degré auquel la sélection des titres s’en remettra à un logiciel sophistiqué. Le cerveau artificiel qui gère ce FNB prend non seulement en compte toute une série de mesures, mais prend aussi des décisions sur la manière de les appliquer.

Comme le dit clairement le prospectus, « Il est important de souligner que la stratégie de placement de MIND de Horizons sera entièrement exécutée par un système d’intelligence artificielle adaptatif ». Le système d’IA est conçu pour reconnaître des schémas et se former lui-même à prendre de meilleures décisions. La stratégie du système évolue avec le temps alors qu’il traite de quantités énormes de nouvelles données.

Le processus d’IA régissant ce FNB Horizons a été mis au point en Corée du Sud, domicile de Mirae Asset Financial Group, la société mère de Horizons. La principale filiale de Mirae est Mirae Asset Global Investments Co., sous-consillère du nouveau FNB Horizons.

Mirae Asset n’a pas créé le processus d’IA toute seule. Elle a fait appel à un développeur sud-coréen, Qraft Technologies, fournisseur de systèmes d’investissement fondés sur l’intelligence artificielle. Qcraft a déjà élaboré des systèmes de réseau neuronal pour plusieurs fonds à capital variable en Corée du Sud gérés par Mirae. Ils sont constitués de mandats d’actions diversifiés longs/courts, qui datent tous de moins d’un an.

Dans le cadre de son travail de développement du système d’IA qui régit le FNB Horizons, Qraft a étudié des données rétrospectives sur dix ans. Mais l’expérience de cette stratégie dans le monde réel commence ce mois-ci, et les investisseurs canadiens sont les premiers à tester le marché.

Pour le FNB Horizons, Qraft a conçu un système qui génèrera un portefeuille de FNB rééquilibré tous les mois. Mirae Asset fournira des directives de rééquilibrage à Horizons, qui exécutera les transactions nécessaires.

Pour ce qui est de l’évaluation des placements, le système d’IA surveillera plus de 50 points de données. Les données principales comprennent les facteurs fondamentaux et techniques, les rendements et la volatilité historiques, les rendements ajustés selon le risque et la corrélation.

De nature macroéconomique, la stratégie d’IA est conçue pour surpondérer les FNB investis dans des régions, des pays et des indices qui devraient se surclasser, et pour sous-pondérer ou éviter les traînards. Les avoirs sous-jacents, à l’exception de quatre FNB Horizons inscrits au TSX, sont tous cotés sur les places boursières américaines.

Selon Horizons, le seul apport humain du système concerne les contraintes de placement au sein desquelles la stratégie doit fonctionner. Le système d’IA doit effectuer sa sélection à partir d’une liste de 32 FNB choisis par Mirae et Horizons. Elle doit toujours sélectionner au moins cinq FNB, mais jamais plus de 20.

Des contraintes géographiques ont été imposées pour garantir suffisamment de diversification. Un minimum de 30 % et un maximum de 65 % du portefeuille doivent consister en actions canadiennes et américaines.

Puisque la participation américaine maximale est aussi de 65 %, le contenu nord-américain pourrait être entièrement détenu aux États-Unis. Ou alors, la pondération américaine pourrait être aussi faible que zéro, ce qui signifierait que la pondération canadienne pourrait aller jusqu’à 30 %. Le seul FNB d’actions canadiennes admissible est la version libellée en dollars américains du FNB Horizons S&P/TSX 60 Index (HXT.U).

Pour ce qui est des actions étrangères, le FNB Horizons Actif actions de marchés développés internationaux doit détenir au moins 10 % de son portefeuille en Europe, mais pas plus de 35 %. Pour les marchés d’actions d’Asie-Pacifique, y compris le Japon, sa pondération oscillera entre 5 et 20 %.

Du côté des marchés émergents, il n’y a pas de pondération minimale requise et le maximum est fixé à 15 %. Pour n’importe quel FNB à caractère national à l’exception des États-Unis, la pondération maximale est de 20 %. Jusqu’à 30 % du portefeuille peut être alloué aux liquidités et quasi-espèces.

Une autre contrainte de risque est le budget de risque ciblé du portefeuille. Il a été limité à un maximum de 18 % mesuré par l’écart-type des rendements mensuels sur 12 mois.

Pour gérer le risque lié aux devises, ce FNB pourra employer des produits dérivés pour couvrir une portion ou l’intégralité de sa participation aux devises étrangères en dollars canadiens. Bien que le FNB Horizons soit libellé en dollars canadiens sur le TSX, ses avoirs sous-jacents sont libellés en dollars américains, et les FNB non américains ont une participation aux autres devises étrangères.

De manière générale, la gestion active coûte plus cher que la gestion passive, et les FNB à gestion active, surtout ceux dont les processus de placement sont automatisés, facturent moins que les fonds communs à gestion active traditionnels qui reposent sur un ou plusieurs gestionnaires de portefeuilles.

Cette relation se vérifie pour le nouveau FNB Horizons. Ses frais de gestion sont de 0,55 %, sans compter les dépenses du fonds, ce qui parait assez modeste. À noter que les investisseurs devraient réaliser que ces frais ne comprennent pas les frais des FNB sous-jacents. Aucuns de ces frais ne seront réduits par Horizons, même pour les propres FNB d’Horizons qui pourraient faire partie des avoirs.

Le prix global à payer pour posséder le FNB Horizons Actif actions de marchés développés internationaux dépendra de sa répartition d’actifs. Selon une estimation fournie à Morningstar par Horizons, le coût total tous frais compris de ce nouveau FNB est probablement entre 0,70 % et 0,80 %. Ce tarif se situe tout en haut de la fourchette que font payer les FNB indiciels au bêta stratégique au Canada.

Un autre point de comparaison est que le coût de détention du FNB Horizons sera d’au moins un demi-point de pourcentage plus élevé que celui du FNB le meilleur marché de la catégorie Actions mondiales, iShares Core MSCI All Country World ex Canada Index (XAW). Le ratio des frais de gestion de ce FNB passivement géré est de 0,22 %.

Les frais que font payer le FNB Horizons ne devraient pas décourager ceux qui sont réceptifs à une approche active au placement dans les actions mondiales basée sur l’intelligence artificielle. Toutefois, un acte de foi est requis pour adhérer sans réserve à un gestionnaire-robot qui n’a pas encore fait ses preuves dans le monde réel.