Créances privées : rendements plus élevés mais accès limité pour les individus
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Des rendements plus élevés sans risque de crédit plus élevé : voilà deux attributs intéressants de titres de créances privés bien choisis, disent les experts du placement. Pourtant, peu d’investisseurs particuliers ont accès aux créances privées. C’est un segment du marché à revenu fixe, de taille inconnue, qui est presque entièrement le domaine des investisseurs institutionnels.

En donnant aux individus au moins une petite participation à la dette privée, Gestion de placements TD fait exception à la règle parmi les gestionnaires de fonds. « Détenir des titres de créance privées dans un fonds destiné aux particuliers peut offrir aux investisseurs obligataires professionnels le potentiel d’améliorer le rendement d’un portefeuille et la diversification sans sacrifier la qualité du crédit », dit Marc Rouleau, vice-président et directeur à GPTD.

Comme l’explique M. Rouleau, la dette privée peut offrir des rendements plus élevés que les obligations émises sur le marché moyennant un risque de crédit comparable, selon la cote de crédit interne de GPTD pour la dette privée. Les investisseurs institutionnels comme GPTD peuvent obtenir une prime de rendement pour les récompenser d’avoir investi dans un titre de créance qui est plus complexe et moins liquide qu’une obligation offerte publiquement.

« Cette prime peut varier selon le niveau de complexité du titre de créance privé, dit M. Rouleau. En général, plus la transaction est sur mesure ou unique, plus la prime est élevée. »

Bruce MacKinnon, qui dirige l’équipe de GPTD responsable des investissements mondiaux dans la dette privée, cite l’amélioration du rendement, la sécurité et la diversification comme les trois avantages distincts des titres de créances privées qui répondent aux critères de risque de crédit de GPTD. Il estime que le rendement additionnel de la dette privée est de 50 à 150 points de plus que celui des titres de sociétés de qualité élevée qui présentent une qualité du crédit comparable.

En termes de sécurité, disent les responsables de GPTD, un placement dans la dette privée proprement structuré peut comprendre des conditions qui offrent une sécurité plus importante qu’une obligation publique sans garantie. De plus, les titres de créances privées effectuent souvent des paiements partiaux du capital, en plus des versements d’intérêts, avant la date d’échéance. Cela les différencie des obligations publiques qui ne remboursent le capital qu’à la date d’échéance.

Quant à la diversification, la dette privée permet aux gestionnaires de capitaux d’avoir accès à des organismes émetteurs qui ne figurent peut-être pas dans les indices du marché de la dette, et à des secteurs qui peuvent être sous-représentés dans les marchés publics. « La dette privée constitue un bon complément à votre portefeuille à revenu fixe existant », a dit M. MacKinnon, s’adressant à un auditoire d’investisseurs institutionnels à Toronto le 20 avril.

Malgré tous ces points positifs et l’expertise que GPTD a déployée pour analyser la dette privée, ces titres ne jouent qu’un rôle très mineur dans ses fonds à revenu fixe destinés aux particuliers. Bien que les règles régissant les titres limitent la participation des fonds communs offerts par prospectus à un maximum de 10 % d’avoirs illiquides comme la dette privée, la limite que GPTD a fixée à l’interne pour sa participation à la dette privée est un pourcentage beaucoup plus strict de 3 % des actifs au moment de l’achat.

En pratique, GPTD est bien restée dans les limites fixées par sa politique de placement. Par exemple, à la fin de 2016, les quelques avoirs de créances privées du Fonds d’obligations de sociétés plus TD représentaient un total combiné d’à peine 1 % des actifs du fonds. Au 30 avril, les créances privées étaient passées à 1,5 % des actifs, soit seulement la moitié de la limite interne de GPTD. GPTD a fourni ces pourcentages à Morningstar; dans le rapport annuel, les avoirs détenus dans les créances privées n’apparaissent pas dans un groupe séparé et ne sont pas aisément identifiables.

Le Fonds d’obligations à haut rendement TD, axé sur des titres de qualité moins bonne, ne contient absolument aucun titre de dette privée. Cette absence se justifie par le fait que GPTD restreint exclusivement les investissements dans la dette privée à l’équivalent des obligations de qualité supérieure, selon l’analyse des cotes déterminée par son équipe de recherche sur le crédit. « Nous ne voyons donc pas un rôle pour ces investissements dans le Fonds d’obligations à haut rendement TD », dit M. Rouleau.

Les investisseurs nantis qui n’ont aucun problème à détenir des titres de créance privés peuvent se procurer une participation beaucoup plus importante, dit Dan Hallett, vice-président et dirigeant de HighView Financial Group, une firme de conseils sur les placements établie en Ontario.

À supposer que détenir des titres de créance privés soit compatible avec les objectifs de placement, la tolérance au risque et les conditions de liquidité, « une affectation d’à peu près 10 % semble convenir » pour certains clients, dit M. Hallett.

Pour sa clientèle, HighView a adopté une approche diversifiée en offrant un forfait de quatre titres de créance privée différents. Les souscripteurs, qui doivent s’engager sur plusieurs années, gagnent une participation à une combinaison de prêts hypothécaires, de prêts adossés à des actifs, de financements spécialisés et de titres privilégiés émis de façon privée.

M. Hallett estime qu’un portefeuille de titres de créances privées de qualité élevée peut produire un rendement d’environ 4 %, soit à peu près le double de celui de l’univers public des obligations canadiennes de qualité supérieure composé d’obligations gouvernementales aussi bien que de sociétés. « La véritable fourchette (de rendement additionnel) est vraiment plus élevée, dit M. Hallett, une fois qu’on commence à prendre des risques de crédit beaucoup plus importants. »