Comme dans d’autres pays, de nombreux fournisseurs de fonds communs canadiens offrent diverses séries de parts pour chacun de leurs fonds. Ces séries de parts ciblent différents types d’investisseurs et s’assortissent de différents barèmes de frais, dépendamment des conseils et des services auxquels votre client s’attend.

Les frais peuvent aussi fortement varier d’une catégorie d’actifs à une autre. En général, les fonds à revenu fixe ont tendance à être moins chers que les fonds d’actions, et les fonds d’actions à grande capitalisation peuvent être meilleur marché que les fonds d’actions à petite capitalisation. Ces différences se perdent dans les moyennes de l’industrie.

Pour faire des comparaisons pertinentes, nous avons réparti les séries de parts par réseau de distribution et par catégorie d’actifs. Nous avons ensuite calculé la moyenne des frais pour chaque groupe. Cet exercice a révélé d’énormes différences de frais entre réseaux de distribution et donne à vos clients des points de repère pertinents en matière de frais.

Essayer de comprendre les distinctions entre séries de parts n’est pas chose facile au Canada, ou ne l’était pas jusqu’à maintenant. Il n’y a pas d’uniformité dans les noms que les sociétés utilisent pour identifier les séries de parts. Les fonds qui sont distribués par l’entremise des courtiers à escompte sont communément identifiés comme des fonds de série D, mais certaines sociétés peuvent utiliser d’autres lettres. Vos clients peuvent lire le prospectus pour tenter de comprendre les différences, mais cet exercice peut être prenant et déroutant.

Pour compliquer encore plus les choses, les grands fournisseurs de fonds comme Placements CI, Fonds Dynamique et Placements Mackenzie offrent plus de dix séries de parts pour chacun de leurs fonds. Donc, si votre client envisage un seul fonds d’obligations canadiennes auprès de chacun de ces trois fournisseurs de fonds, il aura maintenant la lourde tâche de parcourir au moins 30 séries de parts pour trouver les trois qui conviennent le mieux à son portefeuille.

Pour aider à se sortir de ce méli-mélo, le Comité canadien de normalisation des fonds d’investissement (CIFSC) a mis au point une classification de ces catégories de parts. Le CIFSC est une association privée composée des plus importants fournisseurs de bases de données et firmes de recherche sur les fonds communs de placement du Canada, y compris Morningstar. Son mandat est de normaliser la classification des fonds communs domiciliés au Canada. L’une de ses principales fonctions est de classer les fonds dans des catégories d’actifs comme Actions canadiennes, Équilibrés mondiaux neutres, Revenu fixe à rendement élevé, etc.

Les quatre grandes catégories de parts du CIFSC sont :

Conseils rémunérés à la commission. Ces catégories de fonds sont destinées aux investisseurs qui font appel aux services de conseillers pour la sélection des fonds, la répartition d’actifs et la planification financière. Les frais de gestion pour ces catégories de parts incluent des commissions de suivi, qui sont des commissions versées périodiquement aux vendeurs aussi longtemps que l’investisseur continue de détenir le fonds. Les conseillers touchent une portion de cette commission de suivi comme rémunération du travail qu’ils ont effectué pour l’investisseur.

Parallèlement, les distributeurs touchent une commission au point de vente de la part des sociétés de fonds lors de la vente d’un fonds à frais différés. Une portion de ces commissions est ensuite versée à chaque vendeur.

Conseils rémunérés par honoraires. Ces catégories de parts sont également achetées par l’intermédiaire d’un conseiller, mais dans ce cas, les frais n’incluent pas de commissions de suivi ou d’autre forme de rémunération intégrée. À la place, les investisseurs négocient la rémunération directement auprès du conseiller en fonction du pourcentage d’actifs.

Investisseurs autonomes.
Ces catégories de parts sont destinées à l’achat par le biais de courtiers à escompte. Elles ont une commission de suivi réduite ou, dans certains cas, aucune commission de vente intégrée. Un petit nombre d’investisseurs autonomes font appel à des conseillers qui offrent uniquement des services à frais fixes (à ne pas confondre avec les conseillers rémunérés sur honoraires). Ces derniers facturent un taux horaire ou fixe pour établir un plan financier complet. Ces conseillers peuvent recommander à leurs clients d’avoir recours à des fonds négociés en bourse (qui pour la plupart ne s’assortissent pas de frais intégrés) ou des fonds mutuels destinés aux investisseurs autonomes, pour bâtir leur plan financier.

Investisseurs institutionnels. Dans ce réseau de distribution, les grands investisseurs comme les fonds de pension, fiducies et successions négocient les frais directement avec la compagnie de fonds lorsqu’ils effectuent des placements importants. Les investisseurs nantis, comme ceux qui ont recours aux services d’un conseiller en placement, peuvent aussi, à la discrétion de la société de fonds, acheter des catégories institutionnelles. Ces catégories sont communément représentées par les lettres I ou O, mais cela dépend une fois encore de la compagnie de fonds.

Note de la rédaction : Cette série de deux articles traitant des frais des fonds communs au Canada est fondé sur les recherches publiées dans l’édition de février/mars du magazine Morningstar. La recherche a été menée par une équipe de trois membres de Morningstar Canada composée de Paul D. Kaplan, directeur de la recherche, Achilleas Taxildaris, analyste de la recherche sur les gestionnaires, et de l’ancien analyste Salman Ahmed.