ASDL: deux produits vus par trois conseillers

Vie autonome de DSF

Le fait que DSF n’exige aucune pièce justificative pour les frais que l’assuré engage en raison de son état de santé plaît à Dominic Paquette, président fondateur de Partenaire-Conseils et conseiller en sécurité financière : « L’assuré n’a pas besoin de montrer des preuves de soins médicaux. Il fait ce qu’il veut avec l’argent, note-t-il. S’il décide d’engager son enfant pour s’occuper de lui, il peut lui verser directement 3000 $ par mois. »

La définition de perte d’autonomie de Vie autonome est également plus étendue que celle de certains produits, note le conseiller. Celle-ci prévoit en effet que si l’assuré subit une diminution de ses capacités mentales qui menace sa santé ou sa sécurité, découlant par exemple de la maladie d’Alzheimer, il est aussi en perte d’autonomie.

« J’aime le volet des garanties qui touche les maladies cognitives, dit Dominic Paquette. Autrement, la personne est admissible si elle est incapable d’accomplir seule deux des six activités de la vie quotidienne comme se déplacer, se laver, s’habiller, utiliser la toilette, être continent ou se nourrir. »

En outre, après le dixième anniversaire du contrat, si le client cesse de le payer, les primes versées sont « en banque » ou « dans une tirelire » et peuvent être retournées au client advenant une maladie grave ou une invalidité.

Prenons le cas d’un client qui paie 3000 $ par an qui lui permettrait d’obtenir 3000 $ par mois advenant une perte d’autonomie. Ce client cesse de payer sa prime après 10 ans. Les 30 000$ ne seront pas perdus. DSF va lui remettre 3000 $ par mois si le client a une invalidité. Il recevrait ainsi une dizaine de mois d’indemnisation, note Dominic Paquette.

« Le désavantage de cet avenant est qu’il faut être âgé de 55 ans et moins pour y souscrire. À 65 ans, on n’est pas éligible », note le conseiller en sécurité financière.

Vie autonome offre aussi l’option au client de payer la prime en 20 ans ou à vie. Selon le cas, Dominic Paquette privilégie le paiement à vie, qui est plus économique : « Il y a un écart de 25 % si on paie à vie par rapport à sur 20 ans. Pour un homme de 65 ans, un paiement de 20 ans l’amène à 85 ans, alors que son espérance de vie est de 85 ans. »

Selon Dominic Paquette, DSF peut garantir les primes durant seulement les cinq premières années. Par la suite, la prime peut augmenter avec le temps, ce qui accroît potentiellement le coût d’une telle assurance. « Quand un couple souscrit, il y a un rabais de 10 % sur les primes », constate tout de même celui qui est aussi planificateur financier.

Vie autonome est toutefois seulement offerte dans le réseau de Desjardins, note Robert Vaillancourt, représentant en assurance de personnes pour le cabinet du même nom. Ceux qui ne peuvent l’offrir devrait évaluer la pertinence du produit d’ASLD de la Financière Sun Life, selon les besoins de leur client.

Sun Life

Avec l’ASLD de la Sun Life, le client peut également utiliser sa prestation comme bon lui semble, sans avoir à soumettre de facture. L’option des prestations payables à vie est aussi offerte.

« Je vais toujours travailler avec un produit avec prestations payables à vie. Je sais que certains assureurs vont offrir une couverture temporaire, mais je crois que ce n’est pas un produit qui devrait prendre fin à un certain âge ou après une certaine durée », indique Patrick Ducharme, conseiller en sécurité financière chez De Champlain Groupe financier.

L’ASLD de la Sun Life est versée lorsqu’un assuré est incapable de réaliser deux des activités de la vie quotidienne ou qui doit être constamment surveillé en raison de la détérioration de ses facultés mentales.

Robert Vaillancourt trouve intéressant l’avenant de protection contre l’inflation. L’une des options prévoit que la prestation augmente de 2 % chaque anniversaire du contrat lorsqu’aucune prestation n’est payable. La prestation est majorée de 3 % chaque anniversaire du contrat pendant toute la durée du versement des prestations.

« Si la police est en vigueur dix ans, ça fait toute une différence sur les prestations », note Robert Vaillancourt. Il soutient toutefois que cet avenant est onéreux. C’est pourquoi, avant d’être offert, celui-ci doit répondre à une préoccupation du client par rapport à l’inflation.

Robert Vaillancourt porte aussi de l’intérêt à l’avenant d’exonération de la prime du conjoint offert lorsque chacun des membres d’un couple a souscrit à l’ASLD de la Sun Life : « Si le contrat n’a eu aucune réclamation pendant 10 ans et qu’un des conjoints réclame [ou décède], l’autre conjoint voit ses primes exonérées. »

Le conseiller en sécurité financière se montre plutôt neutre par rapport à l’option du remboursement de primes au décès : « J’ai déjà fait le calcul et je trouve ça assez coûteux. Je ne suis pas sûr que ce soit l’affaire du siècle. En réalité, je dis au client : « Si vous voulez un remboursement de prime, comparez le coût par rapport à celui d’une assurance vie régulière. » »

Patrick Ducharme abonde dans le même sens. « Il y a un exercice à faire sur le plan de rentabilité et comparant la garantie de remboursement des primes avec une police d’assurance vie », indique-t-il.

L’objectif derrière cette démarche est de répondre notamment au besoin successoral du client, selon Patrick Ducharme : « J’offre l’ASLD pour les gens qui ont bon patrimoine. C’est une façon de le protéger pour éviter que le client se mette à le dilapider s’il advenait une incapacité dans leur vie. »

Selon Robert Vaillancourt, Sun Life se démarque aussi par sa garantie de primes. Les primes de l’assuré sont garanties durant les cinq premières années du contrat. « Les primes peuvent augmenter après cette période, mais nous ne les changerons pas plus d’une fois par période de cinq ans », lit-on dans un document de la Sun Life destiné à des clients.

Photo: Bloomberg News