Les investisseurs des placements à revenu fixe sous-estiment-ils l’inflation?
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Selon cette étude, 58 % des investisseurs en titres à revenu fixe considèrent qu’en raison de l’assouplissement quantitatif, il ne faut plus craindre de recrudescence de l’inflation.

Ainsi, la majorité des répondants n’ont pas adopté le processus de normalisation habituel qui suit généralement un ralentissement économique. Selon eux, l’économie croîtra de façon modérée et 2018 a peu de chance d’être l’année de l’inflation.

« Le danger pour les investisseurs est qu’ils sous-estiment le risque d’inflation dans une économie mondiale vigoureuse », estime Rob Waldner, stratège en chef macroéconomique à Invesco.

Les placements alternatifs suscitent l’intérêt

L’étude met également à jour le grand intérêt des investisseurs pour les titres de créance alternatifs, tels que les prêts bancaires et les titres de créances immobilières. En moyenne, 19 % de leur portefeuille de titres à revenu fixe est consacré aux stratégies de crédit alternatif, ce pourcentage atteint même les 26 % en Amérique du Nord.

« La gamme des sous-catégories d’actif au sein des placements à revenu fixe a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, et englobe désormais un vaste éventail de placements variés dont les prêts bancaires et l’immobilier », explique Rob Waldner.

Cette catégorie de placement remporte généralement plus de succès pour les investisseurs dont l’actif de gestion dépasse les 15 milliards de dollars américains (15 G$ US). Les plus petits investisseurs ne sont pas en mesure d’exploiter ces stratégies dans la même mesure et consacre donc une part plus faible de leurs actifs à ces titres.

Au cours des trois prochaines années, les répondants du sondage continuent de prévoir investir dans les titres de créance alternatifs, mais à un rythme moindre. En raison des cours plus élevés et du choix d’occasions limité pour ce type de titres, la majorité des investisseurs (63 %) prévoient se tourner vers les obligations de base qu’ils réduisaient depuis les trois dernières années.

Les titres de créance des marchés émergents restent toutefois un segment privilégié parmi les placements à revenu fixe alternatifs. Bien que les répondants qui y consacrent actuellement environ 3 % de leurs actifs, 29 % d’entre eux veulent accroître cette pondération dans les trois prochaines années.

Selon eux, ce segment pourrait renfermer de nombreuses occasions notamment grâce à l’amélioration des fondamentaux économiques, la réduction du déficit des comptes courants et l’incidence directe moins prononcée de la hausse des taux d’intérêt américains.

Cette étude a été menée en personne auprès de 79 chefs des placements et spécialistes des titres à revenu fixe dans toute l’Amérique du Nord et les régions EMEA et Asie-Pacifique.