Profiter de la perturbation du numérique
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« Le secteur des médias a été le premier qui soit mis complètement sens dessus dessous, dans des industries comme les journaux, les films et la télévision, dit M. White. Ce qui se passe ici est une accélération qui a contaminé d’autres secteurs d’activités. Toutes les industries vont utiliser le numérique, que ce soit les transports routiers, l’industrie minière, les services financiers ou médicaux ou d’autres. »

M. White en veut pour exemple le géant du commerce de détail en ligne Amazon.com, qui a acheté la chaîne d’épiceries Whole Foods Market. En utilisant une appli mobile Amazon Go, les clients peuvent entrer dans un magasin de Whole Foods, ramasser leurs achats et quitter le magasin sans devoir se mettre à la queue ou payer à la caisse. L’appli va automatiquement enregistrer leurs achats par des détecteurs et par l’intelligence artificielle (IA). Selon M. White, cette technologie à base de microprocesseurs établira le lien entre les sociétés du numérique et le monde réel.

L’équipe de Signature, qui fait partie de Placements CI à Toronto, emploie une approche macroéconomique thématique comme élément de base de son processus mondial de sélection d’actions dans le secteur technologique.

« Nous sommes des purs et durs de la technologie », dit M. White qui est récemment retourné à l’université à temps partiel pour étudier l’intelligence artificielle et acquérir des connaissances approfondies dans cette technologie-là. Les gestionnaires favorisent la constitution d’équipes de recherche pour développer les meilleurs cadres d’analyse, dans une perspective de cinq à 10 ans, sur la manière dont les sociétés changeront de peau pour devenir des entreprises numériques.

M. White et ses collègues sont positifs sur les sociétés qui opèrent dans les trois piliers de la technologie : les composantes, le nuage et le commerce, où l’économie digitale dicte la demande et la croissance.

Samsung Electronics, une société diversifiée dans l’électronique établie en Corée du Sud et faisant partie des 10 principaux avoirs du fonds, est un exemple fantastique de l’industrie des composantes, dit M. White. « Samsung n’est pas seulement un fabricant de téléphones intelligents, mais un fournisseur de composantes vital pour la société américaine Apple, géante multinationale de la technologie, actuellement le principal avoir du fonds. »

Quant à l’informatique en nuage, M. White précise qu’une construction massive de données en nuage est en cours – il s’agit d’entrepôts numériques mondiaux qui peuvent stocker et traiter les informations. « Arista Networks, une compagnie américaine qui vient d’être ajoutée au fonds, a une pondération importante de 3 % dans nos mandats, dit-il. Arista fournit une grande partie des équipements de réseautage en nuage à ces centres de données et bénéficie de la tendance de l’engouement pour le nuage. »

Et puis il y a le commerce, puisque l’informatique en nuage réduit le coût des transactions d’affaires. « Je peux me procurer une infrastructure informatique toute entière et l’électricité pour 30 sous », dit M. White. Les sociétés qui s’y connaissent dans le numérique tirent parti de ces faibles coûts pour lancer de nouveaux services. M. White cite en exemple ses avoirs dans la société canadienne Shopify, plateforme de commerce en nuage, et la compagnie de Hong Kong Alibaba Group Holding, fournisseur de services commerciaux en ligne.

Les trois piliers empiètent parfois les uns sur les autres. « C’est ce que nous appelons la nouvelle pile technologique, dit M. White, mais c’est la pile de l’industrie du numérique. Toutes les industries vont en faire de même. »

Par exemple, le fonds détient BlackBerry, un fournisseur canadien de solutions sans fil qui est en train de mettre au point des détecteurs pour l’industrie des transports routiers. L’industrie minière évoque la possibilité d’activités minières robotisées. L’avenir des services financiers sera votre téléphone intelligent, dit M. White. La technologie médicale peut désormais scanner certaines parties du corps et convertir cela en pièce biologique imprimée en trois dimensions. De nombreuses autres innovations commencent à couvrir plusieurs industries. »

Dans l’ensemble du secteur technologique, « si on parcourt l’univers tout entier, on a des douzaines de sociétés qui connaissent une croissance à deux chiffres, dit M. White. Elles ont bénéficié du tableau macroéconomique aussi bien que de la croissance à long terme. »

M. White dit qu’on a beaucoup parlé des inquiétudes qui planaient sur les évaluations trop élevées du secteur technologique, et il reconnaît que certaines de ces craintes sont valables. « Il y a le problème de ceux qui gravitent en direction des gagnants et des sociétés qui se négocient à des évaluations vraiment élevées, dit-il. Dans le contexte d’un portefeuille, c’est quelque chose qui peut se gérer. »

M. White attribue à son co-gestionnaire Jeremy Yeung, qui fait actuellement des recherches en Europe, le mérite de contribuer à la performance solide du fonds, qui comprend un rendement de 40,6 % pour les 12 mois qui se sont terminés le 30 juin. Ces 10 dernières années, le rendement annuel moyen du fonds a été de 12,7 %, et M. White se déclare optimiste sur la technologie, secteur où les investissements continueront à être profitables.

En fait, il fait cette proclamation audacieuse : « Si vous pensez que notre thèse selon laquelle ce qui est gros devient encore plus gros et meilleur, il est très raisonnable de penser que nous pouvons surpasser le niveau que nous avons atteint à l’époque des dot-com. »