«Fiera est une firme essentiellement de personnes, commente-t-elle. Celles-ci assurent la croissance et le succès de l’entreprise. J’ai travaillé dans ma vie avec beaucoup de personnes. Les efforts en vue de soutenir la relève pourraient faire partie de ma contribution.»

Certains de ses conseils pourraient-ils porter sur la présence des femmes en finances? «Ah, absolument, s’exclame-t-elle. Il y a eu une belle évolution, mais il reste encore du boulot à faire. J’espère pouvoir contribuer au renforcement du leadership féminin, comme je l’ai fait dans d’autres fonctions. »

Mme Leroux ne veut pas préciser la nature des conseils qu’elle fournira à l’équipe. «Ce serait prématuré, je suis arrivé en poste aujourd’hui», lance-t-elle un rire dans la voix. Outre la relève, ses conseils porteront sur le développement stratégique et sur les partenariats stratégiques. Dans les grandes lignes, Fiera veut faire passer son actif sous gestion de 122,1 G$ à 200 G$ d’ici 2020, grâce à des acquisitions et à une croissance interne de 5%.

Deux alliés de longue date

Mme Leroux connaît bien M. Desjardins et Fiera. Lorsqu’elle était présidente de Desjardins Société financière, elle a piloté la vente d’une participation majoritaire d’Elantis à Jean-Guy Desjardins en 2003. C’est cette transaction qui a permis à M. Desjardins de se relancer en affaires après avoir vendu TAL Gestion globale d’actifs à la Banque CIBC, à son corps défendant. L’acquisition d’Elantis sera le premier chapitre de la création de Fiera Capital.

Chez Desjardins, Mme Leroux a continué de suivre les activités de Fiera et à « voir régulièrement», M. Desjardins. C’est d’ailleurs elle qui a signé la préface d’une biographie de Jean-Guy Desjardins parue au printemps dernier.

Ce projet aura d’ailleurs entraîné des discussions sur l’avenir de l’entreprise qui ont abouti à l’embauche de Mme Leroux. Au fil des discussions sur la stratégie et les défis de l’entreprise, un poste a été proposé. «Le secteur financier au Québec me tient à cœur. Si je peux apporter ma contribution, je me suis dit : « pourquoi pas? »»

Mandat à l’ACI

Ce mandat est à temps partiel, précise Mme Leroux. Elle continuera d’occuper ses autres fonctions qui la «passionnent». Mme Leroux est notamment administratrice de BCE, d’Alimentation Couche-Tard et d’Investissement Québec. Elle oeuvre également sur divers comités consultatifs gouvernementaux portant entre autres sur l’économie et l’innovation au Québec ou l’entrepreneuriat féminin au Canada et aux États-Unis.

Sa nouvelle mission chez Fiera n’influencera pas sa décision de se représenter ou non à la présidence de l’Alliance coopérative internationale (ACI). «C’est une tout autre question», répond-elle.

Son premier mandat d’une durée de deux ans termine en novembre. Mme Leroux prendra une décision cet été à savoir si elle se représente. Elle ouvre cependant la porte à un changement de garde. «Fondamentalement, je ne crois pas qu’on s’installe dans des positions comme celle-là sur de longues périodes, précise-t-elle. J’ai le souci de passer le bâton à un moment donné pour garder une organisation dynamique où d’autres s’impliquent. Il n’y a jamais eu de dirigeants provenant de l’Asie. Je dis ça comme ça, mais je suis très à l’aise à l’idée qu’une autre personne prenne la relève, même si je n’ai pas encore pris ma décision. »