Les pilotes de Lysander Funds
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En fait, Lysander, fondée il y a huit ans, est issue de Canso Investment Counsel, qui elle-même porte le nom et reflète l’esprit du Canso, autre avion célèbre de la Deuxième Guerre mondiale.

Participation active

Comme les avions qu’ils honorent, Lysander et Canso se définissent en fonction de trois thèmes directeurs : fiabilité, endurance et polyvalence. Lysander vise aussi à découper une marge étendue de participation active (active share) dans ses portefeuilles, fait ressortir Michelle Drouin, vice-présidente de la firme.

Michelle Drouin, venue de RBC Gestion mondiale d’actifs en janvier 2016 et responsable de l’offensive de Lysander au Québec, dit : «c’est pour cette raison que je me suis jointe à Lysander. Ils se découpent une large participation active, en accordant une priorité à la préservation du capital. C’est un aspect distinctif qui va gagner en importance avec la montée des fonds négociés en Bourse (FNB), la mise en place de MRCC 2 et la transparence accrue.»

Le coeur qui anime Lysander réside dans Canso Investment Counsel, une firme dont la réputation n’est plus à faire dans la gestion de titres de revenu fixe, où elle abrite un portefeuille de plus de 21 G$. Toutefois, la firme, qui ne servait que le marché institutionnel, recevait de plus en plus de requêtes de la part de conseillers qui voulaient avoir accès au portefeuille obligataire de Canso.

«Plutôt que de servir ce nouveau marché directement, nous avons choisi de procéder à la création de Lysander, en la dotant des outils administratifs nécessaires», indique Richard Usher-Jones.

Pendant les trois premières années, Lysander s’est occupée uniquement de la mise en marché du portefeuille Corporate Value Bond Fund, de Canso. Mais il y a cinq ans, la firme a commencé à recruter de nouveaux gestionnaires de portefeuille indépendants.

Elle en compte maintenant sept dispersés au Canada. «Notre intention n’était pas de recruter seulement au Canada, note Richard Usher-Jones. Les choses se sont simplement passées ainsi. Par contre, on y trouve un avantage certain : on peut garantir la réputation de tous nos gestionnaires, ce qui est plus difficile quand on sort des frontières du pays.»

Sauf pour Triasima, de Montréal, qui gère un portefeuille fort volumineux de 3,6 G$, toutes ces firmes sont jeunes et de taille modeste. Chacune se spécialise dans un secteur. Par exemple, Seamark, avec un actif de 250 M$, le deuxième en importance après Triasima, gère un portefeuille équilibré et un portefeuille d’actions internationales. Slater Asset Management, avec 132 M$, gère un portefeuille d’actions privilégiées.

«Toutes ces firmes sont indépendantes, propriétés de leurs employés et, comme nous, investissent dans leurs propres portefeuilles, souligne Richard Usher-Jones. Nous cherchons ces caractéristiques chez tous nos partenaires.»

La preuve est dans la performance

Tous sont des fonds communs et lancés depuis peu. À l’heure des FNB, une telle solution de rechange n’aurait-elle pas été plus indiquée ? «Nous croyons profondément que si vous avez un processus de haute qualité, vous pouvez donner un supplément de valeur à vos clients», répond Richard Usher-Jones.

Par ailleurs, la firme tâche d’appliquer les frais de gestion les plus faibles possible, assure Richard Usher-Jones. Les fonds de catégorie F, soit la majorité, exigent un ratio de frais de gestion (RFG) d’environ 1,3 %. Plus le fonds est petit, plus le RFG est élevé : par exemple, le fonds d’actions canadiennes Lysander-18 Asset Management, avec un actif de 4,3 M$, facture un RFG de 1,41 %, le fonds équilibré Lysander-Canso, avec un actif de 46 M$, un RFG de 0,97 %.

L’approche de Lysander donne-t-elle à ce jour des résultats probants ? Le fonds d’actions canadiennes affichait un rendement de 11,3 % en 2016, contre 16,3 % pour le S&P TSX. Pour l’année en cours jusqu’au 31 mars, le fonds montre une hausse de 2,7 %, contre 0,17 % pour l’indice. D’autre part, fait ressortir Richard Usher-Jones, le fonds d’obligations de sociétés Lysander-Canso est basé sur le même fonds de Canso qui, depuis sa création en 2000, a donné un rendement annualisé de 9 %, contre 6,1 % pour son indice de référence.

Ce dernier fonds est le vaisseau amiral de Lysander, et c’est avec celui-ci que la firme se trace un chemin au Québec, affirme Michelle Drouin. Sur les 600 M$ d’actifs québécois confiés à ce jour à Lysander, «90 % sont investis dans le fonds géré par Canso», dit-elle. Et la part du lion de ces actifs réside chez les gestionnaires discrétionnaires, attirés par la réputation de Canso.

«Canso est un gestionnaire unique qui n’a pas son équivalent en Amérique du Nord, peut-être même dans le monde», affirme Michelle Drouin, qui parle d’expérience puisqu’elle circule depuis 18 ans dans les réseaux financiers au Québec. «Canso dispose d’une équipe de recherche de 28 personnes avec qui elle fait ses propres analyses de crédit. Aujourd’hui, si un gestionnaire-vedette peut compter sur une équipe de trois ou quatre personnes pour faire ce même travail, c’est déjà beau.»

Or, les titres à revenu fixe constituent «la partie d’un portefeuille la plus complexe à gérer de nos jours, surtout avec les bas taux d’intérêt et les faibles inventaires de titres disponibles», fait ressortir Michelle Drouin. Ces facteurs, ajoutés à la force de gestion de Canso, composent l’attrait de Lysander auprès des gestionnaires discrétionnaires.

«Ces gestionnaires viennent chez nous pour nous confier un pourcentage stable en mode buy-and-hold avec un mandat carte blanche. Dans la plupart des cas, c’est comme si on acquérait un mini-mandat institutionnel.»