Desjardins n'exclut pas d'autres abolitions de postes
Normand Huberdeau

Dans son discours lors des assemblées générales, samedi, à Québec, M. Cormier n’a pas abordé ses plans quant aux effectifs en place, mis à part qu’il voulait « exploiter la grande force coopérative et investir dans les personnes ».

Peu après son entrée en fonction il y a environ un an, le dirigeant de Desjardins avait mis de l’avant une restructuration qui s’était traduite par le départ de 28 vice-présidents et l’abolition de 83 postes de directeurs et de directeurs principaux.

Questionné à la fin février, M. Cormier n’avait pas écarté une réduction de la taille de l’effectif de la coopérative financière établie à Lévis _ qui comptait 47 655 employés à la fin de 2016 _ au cours de la prochaine année.

Samedi, M. Cormier a par ailleurs fait état de plusieurs initiatives technologiques, notamment avec l’ouverture d’un deuxième « Desjardins Lab », en 2017, à Lévis, en ajout au « laboratoire d’innovation » de Montréal.

Une deuxième « caisse mobile » _ pour venir au secours d’une caisse qui a vécu un sinistre, par exemple _ doit aussi voir le jour d’ici la fin de l’année pour servir l’est du Québec.

M. Cormier a rappelé que Desjardins avait récemment lancé « Alerte », un programme pancanadien de prévention des dommages liés à l’eau en assurance habitation _ incluant une alarme sur téléphone intelligent lorsqu’il y a une fuite d’eau à son domicile.

Le président et chef de la direction s’est dit persuadé que les coopératives, et en particulier le Mouvement Desjardins, ont un rôle à jouer face à un capitalisme « à outrance qui a montré ses limites ».

« Nous ne viendrons pas à bout des grands défis démographiques, en étant obsédés par le profit à court terme », a-t-il déclaré.

Soulignant l’importance d’aligner Desjardins sur sa raison d’être, « celle de contribuer aux mieux-être des personnes et des communautés », M. Cormier a rappelé le lancement, en début d’année, d’un fonds de 100 millions de dollars (M$) pour le développement socio-économique des communautés.

Élu pour un premier mandat en mars 2016, M. Cormier a profité des assemblées générales annuelles de Desjardins, samedi, pour dresser un bilan de sa première année de présidence.

Le Mouvement Desjardins a vu ses excédents avant ristournes fléchir de 9,5 %, à 1,8 G$, l’an dernier, un recul qui s’expliquerait en partie par des investissements supplémentaires dans de nouvelles technologies ainsi que le versement d’indemnités de départ liées à des réductions d’effectifs.

Le rendement des capitaux propres _ un indicateur clé dans le secteur financier _ a été de 8 %, en comparaison de 9,1% pour l’exercice précédent. M. Cormier disait alors que Desjardins devrait être en mesure de retourner « près de 260 M$ » à ses membres par l’entremise des ristournes.