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Ex-chef de la direction des placements d’Investissements Standard Life et ex-chef des investissements de la Financière Mackenzie, Norman Raschkowan occupe le poste de président de la jeune firme de gestion privée.

Inaugurée en décembre 2016, Investissements DixCarré s’adresse aux gens relativement fortunés. L’actif minimal pouvant être investi par des familles et des individus est respectivement de 500 000 $ et de 250 000 $.

DixCarré préconise un style croissance à prix raisonnable (aussi connu sous son appellation anglophone de GARP, soit Growth at a Reasonable Price). Trois secteurs sont particulièrement dans sa ligne de mire : la santé, à cause du vieillissement de la population ; la technologie, en raison des flux de trésorerie positifs élevés générés par plusieurs entreprises de ce secteur ; et les valeurs industrielles, à cause de l’amélioration probable de l’environnement économique mondial.

L’intérêt se développe

Moins d’un an après le lancement de la firme, le trio d’entrepreneurs financiers se dit agréablement surpris des résultats obtenus jusqu’ici.

«Nous couvrons nos coûts et nous sommes très près d’atteindre notre seuil de rentabilité. Les progrès sont plus rapides que prévu. Initialement, nous pensions réaliser cet objectif lors de la deuxième année d’activité», dit Norman Raschkowan.

À la mi-septembre 2017, DixCarré gérait les investissements de 12 familles et de 25 individus. Ces clients viennent de recommandations d’amis, de collègues et d’anciens clients.

Environ 80 % des clients sont issus de la grande région de Montréal, le reste se situant dans le grand Toronto. Près des deux tiers de l’actif géré proviennent des clients de la métropole québécoise, l’autre tiers de ceux de la métropole ontarienne.

Par ailleurs, DixCarré pourrait également être un peu en avance sur un autre objectif d’importance capitale, celui de se faire remarquer par les investisseurs institutionnels de façon à gérer certains de leurs mandats.

«Un investisseur institutionnel nous a demandé de faire une proposition [de gestion de portefeuille]. Rien ne dit que nous gagnerons ce mandat. Il est significatif que nous ayons déjà acquis suffisamment de crédibilité pour intéresser cet investisseur», précise Norman Raschkowan.

De façon générale, les investisseurs institutionnels attendent au moins trois ans avant d’approcher des gestionnaires en émergence.

«Ultimement, nous voulons rejoindre les investisseurs institutionnels, comme les régimes de retraite», dit Norman Raschkowan.

L’enjeu des honoraires

À en juger par sa visibilité sur le site web de DixCarré, la structure des honoraires représente un enjeu majeur pour les clients potentiels en gestion privée (https://tinyurl.com/ya4ctgdr).

La grille des honoraires de DixCarré est divisée selon différentes fourchettes d’actifs et ils vont de 1,25 % à 0,55 %. Pour la dernière fourchette, soit plus de 8 M$, les honoraires sont négociables.

«Je crois que la question des honoraires sera très importante pour les clients de demain. C’est un aspect des investissements qu’ils peuvent contrôler. Et l’impact des honoraires sur les résultats à long terme est majeur», dit le président de DixCarré.

L’importance de Standard Life

D’après Norman Raschkowan, démarrer une firme de gestion privée, c’est comme lancer n’importe quelle entreprise.

«Il faut avoir espoir en ses capacités et être bien préparés. Nous avons consacré environ une année à la réflexion, aux analyses et aux rencontres avant le lancement de la firme. Il fallait notamment choisir les bons fournisseurs de services et élaborer l’infrastructure de conformité», dit-il.

Toutefois, la concurrence est vive. «Il y a de nombreux et talentueux conseillers en investissement à Montréal et à Toronto. Ce n’est pas facile de percer ! Nos premiers pas ont été facilités par nos contacts établis chez Standard Life et par notre crédibilité en tant qu’équipe», affirme Norman Raschkowan.

Cela dit, les associés de DixCarré ne s’attendent pas à marcher sur un beau et long tapis rouge.

«Nous ne prévoyons toucher un salaire qu’à la fin de la troisième année d’activité», dit le président de la firme.

Le nom d’Investissements DixCarré (la firme se nomme TenSquared Investments, en anglais) évoque l’expérience des trois associés, qui cumulent près de 100 ans de métier dans l’industrie du placement. La firme dispose d’un bureau à Montréal, où travaillent Raquel Castiel et Dinka Kucic, et d’un autre à Toronto, où exerce Norman Raschkowan.