Il fait confiance aux actions bancaires
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En fait, les cinq grandes banques canadiennes sont les cinq avoirs principaux du portefeuille du Fonds de croissance de dividendes TD (7,2 milliards $ d’actifs sous gestion).

 

Tel que publié cette semaine sur le site Web de Fonds Mutuels TD, la TD, sa société mère, était le principal avoir du fonds, occupant 8,8 % du portefeuille, contre une participation légèrement inférieure de 8,7 % pour la Banque Royale du Canada. La Banque Scotia était en troisième place à 7 %, suivie par la Banque Canadienne Impériale de Commerce et la Banque de Montréal, respectivement à 6,7 % et 6,5 %. Ensemble, les banques représentaient près de 38 % de ce fonds pleinement investi.

Pourquoi miser autant d’argent sur les grandes banques canadiennes? « Les banques canadiennes ont toujours reçu les cotes les plus élevées parmi les banques mondiales, donc elles ont été un peu décotées, dit M. Warwick. Pour moi, ce qui compte, c’est que les coûts de financement n’ont pas changé pour les banques, donc malgré la décote, les affaires ont continué comme d’habitude pour les banques, sans désavantage de coût. »

Les banques ont toujours joué un rôle prépondérant dans le fonds, puisqu’elles ont régulièrement produit des flux réguliers de revenus en dividendes et qu’elles sont connues pour afficher une solide croissance de leurs dividendes. Dans l’ensemble, le secteur financier représente actuellement environ la moitié des actifs du Fonds de croissance de dividendes TD coté 4 étoiles Morningstar, avec en tête les grandes banques mais aussi d’autres fournisseurs de services comme les compagnies d’assurance vie.

M. Warwick dit que la décote des grandes banques par Moody’s coïncidait avec les débats portant sur le niveau élevé d’endettement des consommateurs canadiens et les inquiétudes concernant la surchauffe du marché de l’habitation. « C’est la grande question et je l’examine sous tous ses angles », dit M. Warwick.

Mais ce gestionnaire expérimenté considère la solvabilité des emprunteurs avec un grain de sel, compte tenu de la solidité des banques. Il dit que les hypothèques représentent environ 55 % des prêts bancaires, mais probablement seulement 20 % de la rentabilité.

Ce qui est inquiétant, dit M. Warwick, c’est que les prêts personnels ont probablement augmenté de 5 à 7 % par an pendant bien des années, ce qui est bien supérieur au taux de l’inflation. « Donc évidemment, à un moment donné, c’est tout simplement trop, dit-il. Ce que j’aimerais, c’est que les prêts personnels se stabilisent et que d’autres types de prêts commencent à augmenter. »

De nos jours, les banques sont bien différentes et représentent de bien meilleurs investissements qu’il y a 30 ou 40 ans, lorsqu’elles accordaient des prêts principalement aux sociétés canadiennes, dit M. Warwick. Ce qui s’est passé, dit-il, est que les banques ont commencé à toucher des honoraires beaucoup plus stables et des revenus récurrents qui ne sont pas aussi cycliques qu’ils l’étaient auparavant. »

Malgré leurs bilans sains, les actions bancaires fluctuent tout le temps au gré du marché. « Par exemple, en 2008, dit M. Warwick, le quatrième trimestre a été un désastre complet pour les marchés du monde entier et les banques canadiennes ont été entraînées dans la débâcle. »

Dernièrement, le cours des actions canadiennes a chuté, notamment les actions bancaires, lorsque les cours pétroliers ont plongé. Mais M. Warwick met en perspective les risques de pertes sur prêts dans le secteur de l’énergie. « Si l’on examine les prêts octroyés dans le secteur du pétrole et du gaz naturel par les banques canadiennes, dit-il, le pourcentage moyen du portefeuille de prêts accordés à cette industrie était d’environ 2,5 %, principalement des prêts de qualité supérieure. »

Les dividendes croissants sont certes une caractéristique attrayante des banques, mais cette croissance n’est pas garantie. À la suite de la crise financière de 2008, dit M. Warwick, certaines banques n’ont pas augmenté leurs dividendes pendant deux ans. « Les règles ont changé, dit-il, et les organismes de réglementation mondiaux pensaient que les banques manquaient de capitaux et devraient en avoir beaucoup plus à leur bilan. Donc les banques canadiennes ont relevé leur ratio du capital de 5 à 10 % et ont mis un terme à la croissance de leurs dividendes pendant deux ans pour y parvenir, mais elles ne les ont pas réduits. »

M. Warwick dit que les évaluations sont dans l’ensemble élevées sur le marché boursier canadien, mais que les actions financières canadiennes sont très bon marché. Il pense que c’est particulièrement vrai quand on considère que le niveau de capitalisation des banques a doublé au cours des huit à neuf dernières années. « Ce sont des entités bien plus sûres qu’avant. Elles offrent un rendement en dividendes entre 3,5 et 4,5 % dépendamment de la banque, contre les obligations sur cinq ans du gouvernement du Canada qui sont à 1 %. Les investisseurs canadiens reçoivent plusieurs fois le rendement des obligations gouvernementales assortis du potentiel de croissance des dividendes bancaires à long terme, ajoute-t-il.

« Les banques continuent de générer 10 à 25 points de base de capital chaque trimestre, dit M. Warwick, donc c’est un énorme flux de revenus que les banques semblent être en mesure de continuer à générer. J’aime ce genre de scénario pour les régimes enregistrés d’épargne retraite. Mes parents, par exemple, n’investissent pas dans les obligations, mais possèdent des actions de nombreuses banques. »