Le succès initial de son Impak Coin, un projet de cryptomonnaie visant à créer un fonds international d’investissement d’impact, est la conséquence directe de sa volonté de se conformer aux règlements en place, estime Paul Allard, PDG d’Impak Finance. «On n’a pas le choix d’aller vers la réglementation. On l’a vu hier en Chine, les émissions de monnaie virtuelle ne seront jamais tolérées au niveau public si elles ne sont pas encadrées convenablement», dit-il.

Les premières émissions de cryptomonnaie, ou «initial coin offerings» (iCO) en anglais, font beaucoup parler d’elles depuis quelques mois, et souvent pour les mauvaises raisons. Les projets sont souvent flous, les bénéficiaires anonymes, et dans certains cas, carrément frauduleux. Hier, la Chine annonçait qu’elle interdirait sur son territoire toute forme d’émission non réglementée, ce qui a eu l’effet d’une bombe dans le monde du bitcoin et des monnaies virtuelles.

En faisant approuver son émission d’Impak Coin par l’Autorité des marchés financiers et l’Association canadienne des valeurs mobilières, Impak Finance évite les retombées négatives de cette annonce. «Notre stratégie d’investir dans l’économie d’impact a fait la différence», explique M. Allard.

Impak Finance procède pour encore deux semaines à une campagne de financement en ligne, qui n’est pas sans rappeler les campagnes de sociofinancement de sites comme Indiegogo ou Kickstarter. À la différence près qu’elle vend une participation dans un fonds d’investissement d’impact qu’elle développera par la suite, en fonction des désirs des investisseurs, qui feront connaître leur volonté via une application mobile leur servant de portefeuille numérique.

Ayant atteint le seuil du million de dollars, l’entreprise commencera à considérer l’option d’offrir des services transactionnels aux commerçants intéresser à accepter cette monnaie virtuelle en guise de paiement, mais aussi pour payer leurs fournisseurs. À condition que ceux-ci soient responsables, précise Paul Allard.

Ainsi, l’application pourrait permettre de trouver un café à proximité qui est certifié zéro déchet, ou une boutique de produits durables, qui acceptent l’Impak Coin comme forme de paiement.

Au-delà des quelque 1900 investisseurs qui ont misé sur l’Impak Coin, des groupes financiers de sept autres pays que le Canada ont récemment approché Impak Finance afin d’embarquer dans le projet. La prochaine étape pour Impak Finance sera donc d’élargir ses horizons à ces pays, et à d’autres encore, non seulement pour offrir sa monnaie virtuelle, mais aussi pour «aider à créer un écosystème mondial dans l’économie d’impact», comme le dit M. Allard.