Simeon Goldstein, Anne Meloche et Brigitte Felx (Photo : James Wagner)

Le secteur financier n’a pas toujours été des plus accueillants pour les femmes, mais au cours des dernières années, les institutions financières ont multiplié les initiatives pour améliorer la diversité dans leurs rangs.

« Davantage de diversité nous permet d’aller chercher plus de talents, mais aussi plus de clients », a souligné Brigitte Felx, première directrice régionale, stratégie de distribution-entreprise à RBC Gestion mondiale d’actifs.

Lors de la conférence Femmes dans l’industrie financière organisée  par AvantagesConseiller et Finance et investissement, elle a notamment expliqué que RBC a entrepris de former ses recruteurs sur les bienfaits d’équipes de travail plus diversifiées. « Pour les postes de leadership, notre objectif est qu’un candidat sur trois soit une femme », précise-t-elle.

Outre les traditionnelles mesures pour faciliter la conciliation travail-famille, RBC a créé un programme de mentorat spécialement conçu pour les femmes, ainsi que le réseau RBC Elle, qui permet aux employées de la banque d’échanger sur les défis professionnels auxquels elles sont confrontées.

L’institution financière cherche parallèlement à mieux répondre aux besoins de sa clientèle féminine. Elle compile notamment des statistiques pour mieux comprendre les différences de comportements entre les femmes et les hommes en matière de placement.

Objectif : haute direction

La Sun Life a elle aussi pris un virage pour favoriser une plus grande diversité de son effectif. « Isabelle Hudon [ancienne chef de la direction pour le Québec], a été un catalyseur pour l’avancement des femmes à la Sun Life », affirme Anne Meloche, chef des affaires institutionnelles à Placements mondiaux Sun Life.

La nomination de Jacques Goulet à titre de président national de l’assureur l’année dernière a également été un point tournant dans les efforts pour favoriser la diversité de la main-d’œuvre, poursuit-elle. Il s’est notamment engagé à constituer un conseil de direction paritaire, et s’est donné comme objectif que les femmes occupent 40 % des postes de haute direction (vice-présidences en montant) d’ici 2020.

Sun Life et RBC sont aussi signataires de l’Accord Catalyst, pour lequel les entreprises canadiennes s’engagent à ce que le pourcentage moyen de femmes siégeant au sein de conseils d’administration et de femmes occupant des postes de haute direction atteigne au moins 30 % d’ici 2022.

Créé en 2018, le réseau Investir au féminin est pour sa part une plateforme favorisant l’avancement des femmes dans le secteur du placement.

Les hommes, des alliés

Les femmes travaillent fort pour se tailler une place dans l’industrie financière, mais les hommes ont aussi un rôle à jouer pour que de réels changements s’opèrent. « Les hommes doivent y croire aussi et devenir des alliés des femmes, sortir de leur réseau traditionnel et s’ouvrir à des modèles de leadership différents », soutient Brigitte Felx.

De nombreuses études ont montré que les femmes sont beaucoup plus réticentes que les hommes à appliquer pour un poste lorsqu’elle se sentent sous-qualifiées. « Les hommes sont plus fougueux, ils pourraient enseigner aux femmes à prendre plus de risques, à négocier davantage, suggère Anne Meloche. C’est primordial, car on sait que la prise de risque est souvent la clé du succès professionnel. »

Les deux dirigeantes formulent d’ailleurs le même conseil aux professionnelles œuvrant dans le secteur financier : avoir confiance en soi. « Il faut s’exprimer avec confiance, même si à l’intérieur de nous on ne l’est peut-être pas tant que ça, dit Anne Meloche. On doit réussir à se convaincre qu’on est convaincante. »