À son arrivée lundi à une rencontre avec ses homologues du fédéral, des provinces et des territoires, à Vancouver, M. Leitao a rappelé la position du Québec: la bonification du RPC doit être « ciblée, modeste et graduelle ».

Or, le ministre québécois soutient qu’environ « les deux tiers du chemin » ont été parcourus jusqu’ici par les ministres, mais que les négociations se poursuivent sur le caractère « ciblé » de la réforme. On s’attend d’ailleurs à ce que M. Leitao propose un scénario qui viserait davantage encore les travailleurs les moins susceptibles d’épargner pour leur retraite.

L’Ontario, impatiente d’agir, a déjà entamé la mise en place de son propre régime, mais elle préférerait demeurer dans le système canadien.

Toute modification au RPC doit obtenir l’aval de sept provinces représentant les deux tiers de la population canadienne, ce qui procure de facto à l’Ontario un droit de veto mathématique. Le Québec, qui s’est exclu du RPC dans les années 1960 pour créer son propre Régime de rentes, a quand même son mot à dire dans cette réforme, qui n’entrerait pas en vigueur avant trois ans.

La Saskatchewan et la Colombie-Britannique estiment que la situation économique n’est pas propice à une hausse des cotisations des travailleurs.

Selon des données fédérales, les travailleurs les plus susceptibles de ne pas économiser assez pour leur retraite sont âgés de moins de 30 ans et gagnent entre 55 000 $ et 75 000 $. Un scénario voudrait que l’on augmente le « maximum des gains admissibles » au RPC, qui est actuellement de près de 55 000 $. Ce scénario permettrait d’augmenter les recettes des cotisations, mais aussi de rehausser les prestations de retraite.

Actuellement, les travailleurs et les employeurs doivent cotiser au RPC 4,95 % des gains de l’employé jusqu’à un maximum de 55 000 $ de revenus d’emploi. Au Québec, ce taux est passé de 5,25 à 5,325 % en 2016, et sera de 5,40 % l’an prochain, des hausses de trois quarts de points par année.