Protection supplémentaire
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À quoi bon s’inscrire à une formation de sept heures (qui est suivie d’un audit dans son cabinet), si le service de la conformité du fournisseur auquel on est associé mène ses propres inspections ? «Tous les trois ans, on s’attend à recevoir la visite du service de la conformité de la Sun Life», souligne la planificatrice financière Christiane Van Boulhuis, qui travaille au sein du réseau de l’assureur.

«Ça a bien été. J’ai obtenu une note parfaite, et on m’a dit que je n’avais rien à modifier à ma pratique, dit-elle. Cependant, quelques jours plus tard, j’ai assisté à une présentation sur Unité 10.»

Des outils supplémentaires

C’est alors que Christiane Van Boulhuis a compris que les audits menés par les services internes de conformité des fournisseurs de produits financiers ne remplissaient pas forcément les mêmes objectifs que ceux d’Unité 10. «Certains points soulevés m’ont permis de me rendre compte de l’écart entre les audits des assureurs ou des cabinets et ce que nous, en tant que représentants, avons comme outils pour nous protéger, reconnaît la planificatrice financière. Je me suis dit alors : « Mon Dieu ! Il me manque peut-être des petites choses dans ma pratique et c’est important pour moi d’avoir un point de vue objectif sur la conformité ».»

Christiane Van Boulhuis cite l’exemple suivant : «On a accès sur le Web à une ressource pour les conseillers où l’on retrouve les politiques que nous devons suivre, notamment en matière d’éthique, de gestion des plaintes et de lutte au blanchiment. J’avais toujours présumé que cela suffisait. Sauf que la réglementation exige que tout soit disponible par écrit et personnalisé en fonction de mon cabinet, à la portée des clients. Ce n’est pas pareil».

La formation Unité 10 coûte de 1 000 à 1 700 $, selon le statut du conseiller auprès du CDPSF. Christiane Van Boulhuis juge que c’est peu cher payer pour les services obtenus (une formation de sept heures, un audit de trois heures, un rapport et un guide de politiques personnalisé).

D’autant plus que le programme permet d’obtenir 10 UFC (unités de formation continue), tant de la Chambre de la sécurité financière que de l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

S’assurer d’être conforme

Jean-Sébastien Bolduc, de Bolduc Finance et Patrimoine, cabinet associé à La Capitale, partage cet enthousiasme. D’autant plus que le conseiller a terminé la deuxième partie du programme, soit la simulation d’un audit par des avocats.

«L’audit nous permet de repérer les points faibles que nous devons améliorer, dit-il. Parfois, les textes de loi ne sont pas clairs. La formation nous permet de nous y retrouver et de savoir quelles sont exactement nos responsabilités en tant que représentants.»

Comme Christiane Van Boulhuis, Jean-Sébastien Bolduc constate que les audits menés par les assureurs et les cabinets ne visent pas nécessairement les mêmes objectifs.

«C’est nous qui appliquons quotidiennement ces règles et c’est notre responsabilité qui est engagée tous les jours, insiste-t-il. Je veux être sûr que tout est conforme lorsque l’AMF débarquera chez nous. Je n’aurais pas pu me payer cela sans ce programme.»

Jean-Sébastien Bolduc dit avoir hâte de recevoir le guide des politiques qui sera personnalisé en fonction de son cabinet.

«Chez nous, on est deux conseillers et le cabinet est incorporé. Je ne suis donc pas un travailleur autonome, et mes politiques seront conformes à cette réalité», ajoute le conseiller de Sainte-Marie, en Beauce.

Adapté aux conseillers

La conceptrice de la formation Unité 10, Manon Turmel, rappelle que son cabinet, Bernier Beaudry offrait déjà ce service.

«Ce n’était pas une formation comme telle, mais un service que nous rendions à des représentants, souligne l’avocate de Québec. Or, le CDPSF cherchait un outil pour ses membres qui a pour objectif premier de renseigner les représentants sur leurs obligations, mais également sur les outils à leur disposition.»

C’est alors que Bernier Beaudry ajoute une formation en classe de sept heures à l’audit, au rapport écrit avec recommandations et à la rédaction de politiques personnalisées pour chacun des cabinets.

L’avocate considère qu’Unité 10 se distingue par le fait qu’elle adopte une orientation «représentant», mais aussi parce qu’elle est offerte par des avocats d’affaires qui ont une vision globale de la conformité.

«Pour nous, la conformité doit s’intégrer aux activités de base de l’entreprise. Nous avons allégé le plus possible la conformité, sans négliger le respect des obligations, pour que le client soit capable de l’intégrer dans sa pratique sans y consacrer des heures innombrables chaque semaine», explique Manon Turmel.