C’est le constat fait par les trois membres d’une tribune sur la littératie financière organisée dans le cadre de l’assemblée générale du Conseil des fonds d’investissement du Québec (CFIQ) qui se tenait hier à Montréal.

La tribune regroupait Claude Montmarquette, président-directeur général et vice-président Politiques Publiques au CIRANO, Suzanne Gendron, vice-présidente principale, Coopération et Affaires du Mouvement chez Desjardins, et Camille Beaudoin, chef du Service de l’éducation financière à l’Autorité des marchés financiers (AMF).

«Il y a des outils disponibles, mais le problème c’est de les diffuser, soutient Camille Beaudoin. Nous avons mis en place un Comité de concertation en éducation financière qui regroupe 16 organismes, dont le CFIQ, et dont la mission est d’élaborer et de mettre en oeuvre une stratégie québécoise en matière d’éducation financière.»

Camille Beaudoin soutient que le Québec se situe en tête de peloton dans le monde en ce qui concerne les ressources et les joueurs disponibles dans le domaine de la littératie financière: « Nous nous inspirons de grands comme la Nouvelle-Zélande et l’Australie. Il reste à nous concerter pour faire quelque chose qui intéressera les gens.»

Suzanne Gendron a également livré un appel à la concertation des efforts en matière de littératie financière : « Si on ne fait pas d’effort de société, ça ne fonctionnera pas. Il faut prendre exemple sur ce qui a été fait en matière de conduite en état d’ébriété. Le gouvernement et les initiatives citoyennes ont fait chuter le nombre de décès.»

Rappelant qu’une partie du problème peut être attribuable à la culture et aux antécédents historiques de la province, Claude Montmarquette suggère de parler de « culture financière » au lieu de «littératie financière »: « Au Québec, la culture est considérée comme tellement importante, ça pourrait peut-être faire une différence.»

Claude Montmarquette a d’ailleurs expliqué le contenu et les procédés mis de l’avant par un cours d’économie et de finance mis sur pied par le CIRANO dans plusieurs écoles secondaires québécoises et offert dans le cadre du cours de Monde contemporain.

« Nous utilisons des expériences pédagogiques, les élèves utilisent un jeu électronique et économique et l’enseignant utilise par la suite les résultats obtenus pour illustrer les notions à apprendre, explique-t-il. Il y a ainsi une meilleure rétention des concepts.»