C’est à vous d’être proactif et de bien le guider, en lui brossant un portrait précis de sa situation financière actuelle et à la retraite, et en établissant une stratégie en conséquence. Pour cela, vous pouvez compter sur divers outils technologiques dont je parlerai plus loin.

Maux de tête à prévoir

Selon les nouvelles règles, les relevés de placement devront être plus détaillés et envoyés de façon régulière (chaque trimestre, ou sur demande, chaque mois).

En tant que conseiller, vous devrez être en mesure de bien expliquer à vos clients les renseignements qui y figureront.

Tout laisse croire que les développeurs de logiciels de gestion d’arrière-guichet comme Univeris, Winfund et Croesus trimeront dur pour que les cabinets de services financiers puissent fournir les relevés détaillés prescrits par le MRCC 2.

En effet, le calcul du rendement d’un portefeuille depuis la première mise de fonds peut être particulièrement compliqué. On peut le faire par la méthode Dietz ou par la méthode IRR (Internal Rate of Return, ou taux de rentabilité interne), celle qui sera utilisée dans le cadre du MRCC 2.

La méthode Dietz consiste à calculer le rendement d’un placement uniquement en fonction du temps durant lequel vous avez détenu votre position, sans égard aux flux monétaires.

Voici un exemple : vous avez placé 1 000 $ en 2000 dans le fonds XYZ, puis 100 000 $ en 2002. Vous en avez retiré 50 000 $ à la fin de 2002, puis 3 000 $ en 2009. Ces dépôts et retraits n’auront pas d’effet sur le rendement historique de votre placement. Seul le rendement du fonds aura un effet.

À mon avis, on devrait utiliser cette méthode pour évaluer la performance des gestionnaires de fonds. On aurait ainsi un bon outil de comparaison.

La méthode IRR, quant à elle, consiste à calculer le rendement pondéré en fonction des flux monétaires.

Cette méthode, qui sera utilisée sur les relevés de placement exigés par le MRCC 2, tiendra compte des versements de dividendes (encaissés ou non) et des dépôts et des retraits au compte (ou flux monétaires).

Revenons à notre dernier exemple et supposons que le rendement de votre placement ait été de 500 % de 2000 au début de 2002, et qu’il ait été de – 50 % en 2002. En réalité, vous perdez beaucoup d’argent, même si le Dietz indiquera un rendement de plus de 300 % pour la période allant de 2000 à 2003.

Ce qui vous importe, c’est le rendement pendant la période où vous aviez 100 000 $ dans le fonds. Les autres périodes vous intéressent peu, car vous n’y aviez investi que quelques milliers de dollars. Vous voulez que le rendement tienne compte du montant d’argent investi tel que calculé par la méthode IRR.

Par ailleurs, le calcul des rendements depuis le début par la méthode IRR exige qu’on connaisse tous les flux monétaires (dépôts, retraits, dividendes) réalisés dans le compte depuis le premier jour.

Cela n’est pas sans poser quelques difficultés, comme les deux exemples qui suivent le montrent.

Supposons que depuis 2000, vous faites affaire avec le cabinet X. Toutes les transactions sont consignées soigneusement dans le logiciel d’arrière-guichet de votre cabinet. En 2009, vous changez de cabinet. Votre nouveau cabinet décide d’importer uniquement les renseignements sur les soldes de vos comptes, omettant l’information sur l’historique des opérations. Le calcul des rendements par la méthode IRR sera alors limité à la période postérieure à 2009.

Autre exemple : en 2005, votre client investit 5 000 $ dans le fonds X. En 2008, il transfère le tout, disons 7 500 $ en tenant compte des rendements, dans le fonds Y. Votre cabinet détruit l’historique des opérations de ce placement, de sorte que le montant net investi qui servira à calculer les rendements sera de 7 500 $ au lieu de 5 000 $.

Prenez les devants

En résumé, vous comprenez que vos clients risquent de vous poser beaucoup de questions…

L’important est de pouvoir démontrer votre professionnalisme et d’asseoir votre valeur ajoutée en prenant les devants.

La population québécoise est vieillissante, et diverses études montrent qu’en moyenne, elle n’épargne pas suffisamment en prévision de la retraite.

Dans ce contexte, n’est-ce pas une bonne idée d’offrir une analyse financière à vos clients âgés de 45 ans et plus, afin d’établir le portrait de leurs revenus à la retraite ?

Des logiciels tels Kronos et REPman comprennent une excellente fonction d’analyse de l’épargne-retraite qui vous positionnera avantageusement auprès de ce segment de votre clientèle.

Les deux logiciels produisent des rapports faciles à comprendre et agrémentés de graphiques éloquents. Vous pouvez y ajouter vos propres conclusions et recommandations.

Des outils d’analyse de portefeuille vous aideront aussi à vous assurer que les placements du client correspondent parfaitement à son profil d’investisseur et à ses objectifs financiers.

J’affectionne particulièrement le logiciel Analyse assistée des actifs d’ÉquiSoft, même si son apprentissage exige plus d’une heure.

Vous convaincrez ainsi votre client que vous gérez son actif en fonction de sa situation, de sa tolérance au risque et de ses objectifs.

laroseg@maisondigilor.ca