« Par exemple, une exemption supplémentaire de 1 000 $ au SRG pour une personne qui retire 3 000 $ de REER générerait un gain de 15 %, soit une somme de 450 $ », explique Frédéric Lizotte, porte-parole de Retraite Québec.

Le plan fédéral propose plutôt de bonifier un crédit d’impôt actuel pour compenser l’augmentation des cotisations. « La Prestation fiscale pour les revenus de travail (PFRT) du scénario fédéral vise à minimiser le coût au moment de cotiser au nouveau régime. Ainsi, jusqu’à un certain seuil de revenu, soit environ 21 000 $, l’équivalent du montant des cotisations des employés serait remboursé via la fiscalité », éclaircit Frédéric Lizotte. De nombreux observateurs ont toutefois remarqué que la PFRT est un crédit d’impôt qui est davantage sujet aux aléas politiques et qu’il pourrait facilement être aboli par un prochain gouvernement plus soucieux d’équilibre budgétaire.

D’autres observateurs constatent qu’il est surprenant que le ministre Leitão se sente soudainement l’âme d’un Robin des bois. « Pourquoi ne pas avoir eu le même raisonnement lors de la mise en place du RVER ? » constate Daniel Laverdière, de Banque Nationale Gestion privée 1859. En effet, pour de nombreux gagne-petit, le RVER aura le même impact. C’est pourquoi il aurait souhaité la mise en place d’un outil d’épargne semblable à un CELI collectif. L’avantage étant que les retraits du CELI ne sont pas un revenu et ne réduisent donc pas le SRG.

Martin Dupras, président de ConFor financiers, pousse l’analyse plus loin. « Pourquoi ne pas s’attaquer alors au RRQ lui-même, car on pourrait insinuer qu’il a le même effet. Il ne faut pas oublier aussi que le SRG est un revenu de dernier recours, comme l’aide sociale, et il est pernicieux de baser notre retraite sur ces sommes », déplore-t-il.