« Il n’y a presque plus d’inscriptions d’entreprises en Bourse. Plusieurs dizaines de sociétés du Québec qui étaient cotées à la Bourse ont décidé de s’en retirer ces dernières années. La dernière année n’a pas fait exception et la situation est préoccupante », déplore Daniel Allard, le directeur général de l’ASQCB, lors d’une entrevue avec Finance et investissement, en marge du Gala annuel des sociétés en Bourse dont la 8e édition se tenait à Montréal, le 5 mai dernier.

Un peu moins de 300 sièges sociaux de sociétés cotées à une Bourse sont établis sur le territoire du Québec. Elles comptent pour près de 350 milliards de dollars (G$) en capitalisation boursière.

« Nous constatons une tendance malheureuse selon laquelle les gens se font déconseiller d’entrer en Bourse. Pour une entreprise qui désire financer un projet, une expansion, la Bourse demeure pourtant la voie majeure. Plusieurs chefs d’entreprises croient qu’il faut une capitalisation minimale de 50 millions de dollars (M$) alors que les projets au Canada sont davantage de l’ordre de 2 ou 3 M$ », ajoute Daniel Allard.

C’est pourquoi selon lui, l’existence de l’ASQCB, qui vient de compléter sa première année d’existence, est d’autant plus pertinente.

Rappelons que le nombre d’entreprises de la grande région de Québec inscrites à la Bourse de Toronto soit passé de 49 à 28 entre 2009 et 2013.

L’ASQCB prévoit lancer un plan d’action au cours de l’automne. Pour l’heure, elle est en attente des résultats d’une enquête pour laquelle la firme CROP a été mandatée. « Les résultats de cette enquête sont attendus pour le mois de juin. Nous aurons alors une bonne idée des meilleures actions à poser et nous pourrons en parler davantage cet automne », dit-il.

Daniel Allard se réjouit par ailleurs du récent lancement des opérations de la Neo Bourse Aequitas, une plateforme d’échanges électroniques basée à Toronto.

« Nous ne pouvons que nous réjouir d’une telle initiative. Celui qui porte le projet (ndlr : Jos Schmitt), possède une belle expérience du secteur. Il n’a pas les mains dans les poches », commente Daniel Allard.

« Les gens ne le savent peut-être pas, mais il y avait déjà trois Bourses au Canada et celle-ci devient la quatrième. Mais la Bourse, ce n’est pas un monopole. La Neo Bourse Aequitas désire prendre le créneau des petites PME et c’est tant mieux, mais plus il y a d’occasions pour financer les entreprises, plus les gens indécis vont être incités à bouger », ajoute-t-il.

Amaya et Ressources Komet grandes gagnantes

Présenté pour la première fois à Montréal, le Gala annuel des sociétés en Bourse a tenu sa 8e édition au Parquet de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). L’événement s’est déroulé sous la présidence d’honneur de Christian Dubé, premier vice-président, Québec, CDPQ. Près de 250 personnes assistaient à l’événement.

Le gala vise à reconnaître les meilleures performances des entreprises québécoises inscrites en Bourse et désire souligner la présence de leur siège social au Québec, comme source significative de création de richesse et de vitalité économique.

C’est le spécialiste montréalais du jeu en ligne, Groupe de jeux Amaya, qui a reçu le prix «Performance boursière au TSX – Société du Québec». La société Ressources Komet a pour sa part reçu le prix «Performance boursière à la Bourse de croissance TSX – Société du Québec».

Une série de prix régionaux « Création de richesse » ont également été remis. Mines Richmont (Société des régions du Québec), TS03 (Société du Québec métropolitain), Valeant (Société région de Montréal), ainsi que Amaya (Société de l’Île de Montréal), ont été honorées.

Au final, dix prix ont été remis.