Obligation fiduciaire : les ACVM divisés
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Wealthica, une entreprise fintech de Montréal fondée en 2015, s’est d’abord fait connaître en lançant la première plateforme d’agrégation canadienne pour investisseurs individuels destinée à offrir une vue d’ensemble de leur patrimoine financier. La plateforme pour conseillers a pour sa part été lancée en avril dernier.

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Le conseiller inscrit à Wealthica invite son client à s’inscrire sur la plateforme et à identifier les différentes institutions où il détient des placements. « Par exemple, un client pourrait détenir des placements par l’entremise de son conseiller, mais également un RÉER collectif avec son employeur, un CELI avec sa banque et quelques placements dans un compte de courtage autogéré », explique Simon Boulet, directeur de la technologie et cofondateur de l’entreprise avec Éric Chouinard et Martin Leclair.

« Une fois cette démarche effectuée, le client autorise son conseiller à avoir une vue d’ensemble de ses placements, ce qui permet au conseiller d’obtenir la vision d’ensemble dont il a besoin pour bien conseiller son client », ajoute-t-il.

Wealthica identifie et synchronise les placements détenus dans près d’une vingtaine d’institutions financières canadiennes, incluant BMO, Desjardins, Banque Nationale, Financière Manuvie, Quadrus, et le Groupe Investors. L’information inscrite sur la plateforme d’agrégation est mise à jour automatiquement.

Wealthica dispose d’une entente avec la plateforme de courtage Questrade et cherche à conclure « un partenariat avec une autre institution que nous espérons annoncer sous peu, indique Simon Boulet. Aussi nous offrons aux développeurs la possibilité d’intégrer l’agrégation de Wealthica dans leurs applications, et nous sommes en discussions avec d’autres entreprises en technologies afin d’intégrer Wealthica directement dans des applications pour conseillers ».

Wealthica compte actuellement près d’une centaine d’utilisateurs au Québec et en Ontario pour une agrégation totale de plus de 150 millions de dollars d’actif. Les dirigeants ont pour objectif de doubler ce nombre d’ici la fin de l’année.

Un écosystème évolutif

Simon Boulet estime que l’écosystème fintech au Québec est en train de s’organiser et voit cette évolution d’un bon oeil. « On assiste à l’arrivée de fonds spécialisés en fintech tel M2S Capital et Ferst Capital, de même qu’à la naissance de communautés spécialisées en fintech », dit-il.

« On voit aussi les institutions financières s’intéresser sérieusement aux technologies financières. Le mois dernier l’événement « Startup Pitch » édition fintech était organisé par Desjardins. L’année dernière il y a eu l’investissement de Power Financial dans le robot-conseiller Wealthsimple, et plus récemment l’investissement de la Banque Nationale dans le prêteur américain Lending Club. C’est très excitant », ajoute Simon Boulet.

En matière d’encadrement réglementaire, Simon Boulet entend étudier avec attention les conclusions de l’étude menée par le Bureau de la concurrence sur les technologies financières. Ces conclusions doivent être déposées au printemps 2017. Elles permettront au Bureau de la concurrence de fournir des conseils et une orientation aux organismes de réglementation du secteur financier ainsi qu’à d’autres autorités concernées sur la manière de veiller à ce que la réglementation n’entrave pas inutilement l’innovation ou la concurrence dans ce secteur.