Les tendances de la technologie, pour le meilleur et pour le pire

« Je ne vois pas beaucoup d’occasions attrayantes pour l’instant, dit-il, mais si les marchés continuent de se corriger par rapport aux niveaux actuels, les occasions devraient se multiplier. »

Il ne pense pas non plus que la volatilité actuelle du marché entrave les activités de la plupart des grandes sociétés bien établies. Aujourd’hui, les plus grandes sociétés de technologie sont soutenues par « des bénéfices réels et des flux de trésoreries réels, contrairement à la plupart des sociétés dont l’action s’est effondrée durant la bulle technologique de 2000. »

En revanche, Mark Lin remarque que les cours et les évaluations des actions ont été volatils dernièrement, notamment pour les sociétés d’Internet établies en Chine et les compagnies de semi-conducteurs aux États-Unis. « Pour ce qui est de la Chine, un ralentissement important de l’économie pourrait avoir un fort impact sur Apple, dit Mark Lin. Car le pays est un grand marché pour l’iPhone 6. Plus de 70 % des revenus d’Apple provient des iPhones. »

La pondération de 80 % dans les actions américaines du mandat d’actions technologiques de CIBC indique que les chefs de file de la technologie sont pour la plupart établis aux États-Unis.

Mark Lin est un investisseur à long terme qui conserve ses avoirs pendant généralement cinq ans. Il recherche les compagnies qui peuvent afficher une croissance constante moyennant une volatilité faible sur tout un cycle du marché. Ses avoirs doivent générer au moins 10 % de bénéfices par action et afficher une croissance des revenus d’au moins 4 %.

Par exemple, le Fonds mondial de technologie CIBC, qui est géré par Mark Lin, détient une forte participation aux compagnies de paiements comme Visa et Mastercard.

« Les gens effectuent de plus en plus de paiements électroniquement plutôt qu’au comptant, et l’on ne fera pas marche arrière, dit-il. Même dans les marchés émergents où beaucoup de gens utilisent encore de l’argent liquide, on s’en va dans cette direction. »

Parmi les autres avoirs du commerce électronique, il y a aussi des agences de voyage en ligne comme Expedia et Priceline.

« Ces avoirs deviennent incontestablement dans ce secteur des chefs de file auxquels il est difficile de se mesurer, et leur part de marché n’est pas près d’être ébranlée », dit Mark Lin.

Les appareils mobiles jouissent également d’une forte croissance.

« Les téléphones intelligents servent de plateforme pratiquement universelle, dit Mark Lin. Tout le monde finira par avoir un téléphone intelligent. »

La pénétration du marché des téléphones intelligents est assez faible dans les pays émergents, mais Mark Lin pense que ces derniers présentent un fort potentiel. Il dit que la Chine compte actuellement 700 millions d’usagers Internet. Sur une population totale de 1,4 milliard, il n’est pas inconcevable de penser que ce chiffre atteindra éventuellement le milliard. Il y a « des tonnes d’occasions » de faire croître les revenus relevant des applications.

Mark Lin cherche aussi à capitaliser sur la croissance de « l’économie du partage », qu’il estime être sous-exploitée. Il s’agit entre autre de services d’autopartage comme Uber, ou de Airbnb qui permet aux gens peuvent louer une partie de leur maison à des voyageurs.

Un segment à la mode que Mark Lin essaie d’éviter est l’informatique en nuage. Bien qu’une « nouvelle vague » de ces sociétés connaisse une croissance rapide, il dit que celles-ci se négocient à des multiples très élevés. « Tout le monde n’émergera pas gagnant de ce secteur », prévient-il.

Alors que certains segments du secteur de la technologie prennent de l’essor, d’autres sont en perte de vitesse. Par exemple, les consommateurs ont tendance à annuler leur abonnement de télévision par câble en faveur de services de diffusion vidéo comme Netflix. Grâce à leurs prix plus bas, l’absence de publicité et leur nature « à la carte », les services en ligne ont tendance à attirer surtout la génération du millénaire. « Pour qu’une société prospère dans le futur, il faut l’adapter aux désirs des jeunes », dit Mark Lin.

Le marché des ordinateurs personnels est lui aussi en déclin. Il dit qu’il est très facile de naviguer l’Internet avec une tablette et un téléphone, avec l’aisance et la souplesse que n’a pas un ordinateur de bureau.

« C’est pour cette raison qu’Intel connaît tellement de difficultés, dit Mark Lin. Son plus gros marché est en train de rétrécir et elle doit trouver un moyen de se diversifier. »

Pour ce qui est du positionnement du Fonds mondial de technologie CIBC, en supposant que les ratios boursiers se maintiennent, dit Mark Lin.

« nous pensons que notre fonds enregistrera une croissance à deux chiffres en terme de valeur intrinsèque. Le monde se dirige vers une économie basée sur l’Internet. La Chine et l’Inde sont des pays qui comptent une énorme population et de nombreuses occasions apparaîtront sur le marché. Beaucoup d’entre elles n’ont même pas encore vu le jour. »