Hausse du plafond du CELI: une occasion à saisir pour les épargnants

« Si cette mesure est officialisée, il y aura de nouvelles stratégies axées sur l’optimisation des régimes d’investissement, note Gaétan Veillette, planificateur financier. Le CELI pourrait être la pièce maîtresse de plusieurs d’entre elles, surtout pour les clients susceptibles d’être admissibles au supplément de revenu garanti (SRG).»

En effet, les retraits au CELI n’augmentent pas le revenu net d’un contribuable dont plusieurs programmes socio-fiscaux sont tributaires. Les travailleurs autonomes pourraient aussi y trouver leur compte, selon Fabien Major, représentant en épargne collective et associé principal chez Major Gestion Privée.

« Avec un tel montant, ils feraient mieux de privilégier leur CELI et d’oublier leur régime enregistré d’épargne-retraite (REER) parce que leur emploi est précaire, indique-t-il. Ils devraient bâtir leur plan de retraite autour du CELI.»

Fabien Major souligne toutefois que le gouvernement devrait également s’attarder à certaines problématiques reliées au CELI, notamment le manque de restrictions autour des placements admissibles.

« Le gouvernement fédéral n’aura pas le choix, éventuellement, de mettre des règles autour des produits et des transactions dans le CELI. Je verrais d’un très bon oeil le fait de limiter le CELI aux investissements canadiens, de fermer la porte aux options et aux produits spéculatifs ou de donner un nombre maximal de transactions par année afin de limiter, encore une fois, la spéculation. »

De son côté, Gaétan Veillette craint toutefois les effets de cette mesure sur les finances publiques: «La majoration du plafond du CELI est une mesure généreuse, mais risquée pour les finances publiques. Le citoyen a tout intérêt à en profiter aussi longtemps que cette mesure sera offerte, mais elle pourrait aussi amener une vague de défiscalisation du patrimoine, c’est-à-dire de retraits et de transferts des REER et des FERR vers le CELI.»

Le conseiller se demande d’ailleurs si, pour favoriser l’épargne, le gouvernement fédéral n’aurait pas pu opter pour un crédit d’impôt sur l’investissement au lieu de créer un nouveau régime: « Pensons au crédit d’impôt qui était offert, dans les années 1980, sur les premiers 1000 $ de revenus d’intérêt. Cette mesure a été, par la suite, retirée, mais je crois que si on veut qu’un régime dure, il faut éviter qu’il soit trop généreux.»

Fabien Major voit toutefois favorablement le fait de permettre aux Canadiens d’épargner davantage: « C’est une bonne nouvelle, d’autant plus que favoriser l’épargne chez les contribuables, c’est aussi favoriser leur autonomie. Lorsqu’ils devront faire face à un coup dur, ils seront capables de s’en sortir sans faire appel aux programmes sociaux.»