Le sérieux du processus de sélection des expertises est l’un des principaux éléments observés par la CDPQ dans ce type d’initiatives, mentionne Roland Lescure, premier vice-président et chef des placements à la CDPQ, lors d’un entretien mené au début du mois d’avril avec Finance et Investissement.

« La Caisse gère principalement des fonds de régimes de retraite et même si nous ne sommes pas fiduciaire ultime, puisque ce sont nos déposants qui le sont, nous avons un devoir fiduciaire de préservation du capital de nos déposants et nous devons également faire fructifier ce capital. Les initiatives destinées à encourager le démarrage de nouvelles firmes de gestion de portefeuilles où le développement d’expertises sont intéressantes et louables, toutefois nous ne pouvons pas simplement essaimer en espérant voir quelques fleurs pousser », explique Roland Lescure.

« La gestion d’actifs demeure tout de même un métier compliqué et il nous apparaît judicieux de participer à certaines de ces initiatives », ajoute-t-il.

Roland Lescure cite à cet effet les investissements effectués par la CDPQ dans le Fonds Stratégique à Rendement Absolu HRS (SARA), qui vise au développement de la gestion alternative.

En 2011 lors de la création du Fonds SARA, la CDPQ a investi 60 M$ des 175 M$ composant le montant initial. Le Fondaction CSN, le Fonds de solidarité FTQ et le Régime de retraite des employés de la CSN comptaient au nombre des autres investisseurs. Le Fonds SARA, qui est offert aux investisseurs québécois et canadiens, est géré par la firme montréalaise HR Stratégies, qui répartit l’actif auprès de gestionnaires spécialisés. Un minimum de 80 % de cette répartition doit être faite auprès de gestionnaires québécois. La CDPQ a réitéré le maintien de ses investissements dans le Fonds SARA il y a quelques mois.

L’approche de la CDPQ face à de telles initiatives consiste principalement à « identifier ce qu’elle peut apporter de distinctif dans ses interventions par rapport à d’autres caisses de retraite », mentionne Roland Lescure.

Il souligne du même coup la « tradition de délégation de gestion avec des partenaires externes [de la CDPQ], y compris à Montréal. »

« Il y a de véritables ‘’success story » à Montréal, dont Hexavest, Van Berkom et Associés et quelques autres, auxquels nous sommes associés. Nous comptons continuer à mandater des gestionnaires », conclut Rolland Lescure.

« Personne n’a intérêt à ce que nous donnions un chèque en blanc. La Caisse possède peut-être un peu plus d’expertise et de sophistication que d’autres caisses de retraite, ce qui pourrait nous amener à cibler par exemple nos interventions sur les fonds de couverture plutôt que les fonds traditionnels », ajoute-t-il.

Le 23 avril, lors du lancement officiel du Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PEGQ), effectué en marge du cocktail annuel du Conseil des gestionnaires en émergence (CGE), Stéphane Corriveau, président et directeur principal d’AlphaFixe Capital, et pilote du PEGQ, a évoqué le création éventuelle d’un programme similaire au PEGC, mais dédié cette fois à la gestion alternative.