Fiera: deux mauvaises nouvelles, mais le prochain achat compte plus
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Jean-Phillippe Choquette, vice-président et gestionnaire de portefeuille principal, stratégies alternatives, a quitté le gestionnaire de portefeuilles Fiera de Montréal.

«Son départ pourrait faire quitter d’autres clients au cours des prochains mois, mais l’effet sera mineur puisque les 3 milliards qu’il gère représentent à peine 3% de l’actif total de Fiera», indique Marco Giurleo, de CIBC Marchés mondiaux.

M. Choquette pilotait aussi le Fonds Fiera actions canadiennes – croissance.

La perte de gestionnaires est toujours un risque dans cette industrie, mais Fiera a récemment instauré une rémunération incitative pour fidéliser les gestionnaires responsables de 40% de son actif, révèle l’analyste de CIBC.

Plus important pour le titre par contre, la force du dollar canadien cette année fait reculer la valeur de son actif en gestion en même temps que certains fonds, dont celui de M. Choquette, souffrent de sorties d’argent.

L’actif en gestion aurait baissé de 2,3 milliards de dollars au troisième trimestre si on élimine l’effet de la hausse des Bourses et le déclin du marché obligataire, ainsi que celui de la dépréciation de 4% du dollar américain par rapport au huard, évalue M. Giurleo.

L’actif en gestion de 123 milliards de dollars, au 30 septembre, a aussi raté la marque de 127,6G$ qu’avait prévu Jaeme Gloyn, de la Financière Banque Nationale.

Le déclin séquentiel de 2% tranche aussi avec la progression moyenne de 0,5% d’autres gestionnaires tels que AGF Management, Fonds CI, Financière IGM et Gluskin Sheff, au troisième trimestre, signale l’analyste.

M. Giurleo réduit donc de 1,46$ à 1,44$ le bénéfice d’exploitation par action qu’il prévoit pour 2017 et de 1,74 à 1,67$ celui qui prédisait pour 2018. Il ne touche pas à ses prévisions de 1,90$ par action, pour 2019.

« Ce genre de fluctuations à court terme fait partie des affaires courantes de tout gestionnaire de portefeuilles. »

«Le récent recul de l’action de Fiera offre une occasion de l’acheter, car les retraits d’argent s’avéreront temporaires», croit M. Giurleo.

De plus, son multiple de 10,6 fois les bénéfices attendus en 2018 est 19% inférieur à sa propre moyenne et de 30% inférieur à celui de ses semblables, au moment où l’entreprise s’apprête à réaliser une autre acquisition.

«Un trimestre n’est pas une tendance et les perspectives de croissance interne profiteront de la performance de ses fonds, de sa notoriété croissante auprès des consultants aux investisseurs institutionnels, et de la demande pour les placements alternatifs que FIera offre», soutient M. Gloyn.

Les économies d’échelle de sa taille accrue devraient aussi gonfler ses marges, au fil du temps.

M. Gloyn conserver sa cible d’un an de 16,50$ tandis que M. Giurleo ne touche pas à la sienne de 17,50$.

Rappelons que la Banque Nationale détient 21% des actions de Fiera Capital.