Desjardins offre déjà des FNB de différents fournisseurs par l’intermédiaire de sa firme de courtage Valeurs mobilières Desjardins et du courtier en ligne Disnat. Le réseau des caisses ne sera pas associé, dans un premier temps, à la vente de FNB Desjardins si le prospectus est approuvé par l’Autorité des marchés financiers (AMF). «La Loi n’autorise pas actuellement les caisses à négocier des actions en Bourse», précise le porte-parole Richard Lacasse.

La décision de Desjardins est logique et témoigne de la popularité grandissante des FNB, estime Daniel Straus, analyste au Groupe de recherche et stratégie sur les FNB de la Financière Banque Nationale. «C’est une excellente occasion d’affaires qui s’inscrit dans une tendance d’offre sans cesse croissante de FNB», dit-il, en soulignant que les actifs sous gestion en FNB au Canada atteignent aujourd’hui quelque 100 G $.

Après que plusieurs rumeurs ont couru à cet égard, la coopérative financière entre finalement dans une industrie dont la croisance ne se dément pas, constate aussi Yves Rebetez, directeur principal de la société indépendante ETF insight, précisant toutefois que ce marché est dominé par quatre grands acteurs qui représentent plus de 85 % des actifs.

«Desjardins ne deviendra pas un joueur majeur du jour au lendemain. D’autant plus qu’elle se lance dans le domaine des FNB multifacteurs smart bêta où les marges et les coûts sont plus élevés que pour les fonds gérés passivement. C’est dans une zone où elle devra rivaliser avec des géants comme Vanguard et BlackRock qui dominent le marché et possèdent déjà des milliards d’actifs sous gestion», souligne cet expert dans la recherche et l’analyse des FNB et des fonds à capital fixe.

Il sera donc difficile pour les FNB Desjardins d’être dans la mire des investisseurs, estime Yves Rebetez. Mais, ajoute-t-il, la stratégie de Desjardins est sûrement d’augmenter son offre de produits auprès de sa clientèle. «Vu la croissance des FNB, c’est important d’avoir sa propre gamme. C’est un atout. Particulièrement dans le secteur des FNB à revenu fixe», constate-t-il.

Pour Desjardins, c’est aussi l’occasion d’attirer de jeunes investisseurs qui sont parmi les plus grands adeptes de FNB. «Les FNB sont attrayants pour les jeunes, parce qu’ils recherchent des instruments de placement à faible coût, moins chers que des fonds communs», constate Daniel Straus.

Desjardins s’ajoute à une demi-douzaine d’institutions qui sont devenues des fournisseurs de FNB depuis le début de l’année. On compte maintenant 24 manufacturiers de FNB au Canada.

Desjardins Gestion internationale d’actifs (DGIA) agira à titre de gestionnaire et de conseiller en valeurs des FNB Desjardins. Au 31 décembre 2016, les actifs sous gestion de DGIA se chiffraient à environ 54 G $ CA. Cette filiale du Mouvement Desjardins compte des caisses de retraite, des fondations, des fiducies, des réserves de sociétés d’assurance, des sociétés et des fonds communs de placement parmi ses clients.

Le prospectus provisoire vise le placement de parts des FNB suivants : FNB Desjardins Canada multifacteurs à volatilité contrôlée, FNB Desjardins États-Unis multifacteurs à volatilité contrôlée, FNB Desjardins Marchés développés ex-É.-U. ex-Canada multifacteurs à volatilité contrôlée, FNB Desjardins Marchés émergents multifacteurs à volatilité contrôlée, FNB Desjardins Indice univers obligations canadiennes, FNB Desjardins Indice obligations canadiennes à court terme, FNB Desjardins Indice obligations canadiennes de sociétés échelonnées 1-5 ans, FNB Desjardins Indice obligations canadiennes gouvernementales échelonnées 1-5 ans, et FNB Desjardins Indice actions privilégiées canadiennes.