Cependant, les temps ont changé, comme le souligne une récente étude de Morningstar, The Cost of Owning ETFs and Index Mutual funds (http://bit.ly/1wakmtI). Les FCI soutiennent maintenant très bien la comparaison et peuvent s’avérer plus appropriés que les FNB pour nombreux clients.

L’étude de Morningstar est consacrée au marché américain où l’univers des fonds indiciels (regroupant FNB et FCI) s’est multiplié par 12 au cours des 15 années menant à décembre 2013, passant de 260 à 3 300 G$ US. Dans ce total, la portion des FNB est passée de 5 à 50 % de l’ASG indiciel durant cette période, selon Morningstar.

Une question de taille

Pour comparer les FNB et les FCI, Morningtar retient deux types de calcul des frais de gestion : une moyenne simple qui ne tient pas compte de la taille des fonds et une moyenne pondérée selon la taille de l’actif géré.

La moyenne simple est la façon habituelle de comparer les frais des FNB et ceux des FCI. Selon ce calcul, comme on s’y attendrait, les frais de gestion des FNB sont inférieurs à ceux des FCI.

En comparant 14 catégories d’investissement (marchés émergents, fonds de croissance, fonds obligataires, etc.), Morningstar constate que les frais des FNB sont plus bas que ceux des FCI dans une marge qui s’établit le plus souvent entre 0 et 1,06 point de pourcentage.

Cependant, tout change quand on adopte un calcul pondéré selon la taille des actifs. Après tout, fait ressortir Morningstar, les investissements se déplacent généralement vers les FNB et les FCI qui proposent les frais les plus bas. Dans un tel cas, il est inadéquat de donner autant de poids à un fonds doté d’un actif de 200 M$ qu’à un fonds doté de 2 G$.

Si on se base sur ce principe, l’écart entre les frais des FCI et ceux des FNB s’amenuise. Sur les 14 catégories d’actifs étudiées, les frais des FNB ne sont plus avantageux que pour trois catégories. Les frais de gestion sont égaux pour trois autres catégories. Et pour huit autres catégories, les frais de gestion des FCI sont plus faibles que ceux des FNB équivalents, l’écart variant de 0,01 à 0,18 point de pourcentage.

faible écart au Canada

«La situation est à peu près la même au Canada», affirme John Gabriel, quoique les FNB conservent en général un léger avantage, mais il y a des exceptions.

Il importe de noter trois éléments. D’abord, l’univers des FCI au Canada est infime comparé à celui des États-Unis et ne compte que 59 FCI comptant un actif total de 10,3 G$, selon Morningstar.

Ensuite, la plupart des FCI sont distribués par l’entremise de conseillers, ce qui est beaucoup moins le cas aux États-Unis. Cela fait en sorte que ces fonds comportent presque toujours des frais de suivi, afin de rémunérer le représentant.

Enfin, Morningstar n’a pas étendu son étude au Canada, de telle sorte que John Gabriel trace un portrait canadien en comparant les frais entre FNB et FCI selon une moyenne simple.

Or, cette comparaison sommaire fait ressortir que l’écart entre les frais des FNB et ceux des FCI est faible au Canada aussi. Si on fait une moyenne simple calculée sur les frais tant des FNB de série conseiller que des FCI de même type, et sans tenir compte de la taille des actifs, l’écart est très mince : les frais de gestion s’élèvent à 1,54 % pour les FNB par rapport à 1,62 % pour les FCI. Hors de la série conseiller, l’écart demeure le même : des frais de gestion de 0,54 % pour les FNB par rapport à 0,65 % pour les FCI.

On peut soupçonner qu’un calcul plus sophistiqué qui tiendrait compte de la taille des actifs rétrécirait ce mince écart dans certains cas, comme on le constate aux États-Unis.

Par exemple, dans la catégorie des obligations canadiennes, le Fonds indiciel d’obligations canadiennes TD-e, série offerte par l’intermédiaire d’un compte de courtage à escompte, a des frais de 0,50 %, alors que les frais moyens pondérés selon la taille des actifs des FNB du même secteur est de 0,36 %, un écart de 14 points de base. Dans plusieurs cas, l’écart est inexistant, et dans une catégorie, les fonds indiciels japonais TD-e, l’écart est de 27 points de base à l’avantage du fonds de TD.

Autres poids dans la balance

La question des différences de coût entre FNB et FCI est résolue, juge Jon Cockerline, directeur, recherches, à l’Institut des fonds d’investissement du Canada. «C’est une discussion stérile, dit-il. Tout repose sur le profil de l’investisseur.»

En effet, l’écart de frais entre FNB et FCI étant si faible, la décision d’un investisseur d’opter pour un type de fonds plutôt que pour un autre relève d’autres facteurs, qu’énumère l’étude de Morningstar : efficacité fiscale, indicateur de déviation entre le fonds et son indice de référence, et coûts de transaction.

Par exemple, plusieurs FNB sont très efficaces sur le plan fiscal pour un client qui détient un compte non enregistré. C’est le cas de plusieurs FNB chez Les Fonds négociés en Bourse Horizons, comme l’explique Howard Atkinson, président de ce manufacturier de fonds.

Notamment, les FNB utilisant des swaps sur rendement total (total return swap) peuvent, par l’intermédiaire d’un produit dérivé, distribuer un revenu de placement en gain en capital plutôt qu’en intérêt, lequel est imposé à un taux supérieur à ce dernier.

Par ailleurs, fait ressortir Jon Cockerline, les coûts de transaction de FNB peuvent devenir prohibitifs. «Si vous négociez souvent dans un mois, un FNB peut vite s’avérer coûteux», dit-il.

De plus, selon John Gabriel, «Un investisseur à long terme qui minimise les transactions et qui fait des contributions mensuelles de 200 $», trouvera plus avantageux d’opter pour un FCI.