Gracieuseté

Fondée en 2008, cette société dont l’approche est ascendante s’illustre sur le plan des rendements. Au 29 septembre 2017, les rendements annualisés du portefeuille d’actions internationales à petite capitalisation ont été de 20,9 % sur 1 an, de 23,1 % sur 5 ans, et de 17,0 % depuis sa création, le 31 décembre 2009. Le portefeuille d’actions mondiales à petite capitalisation affiche des rendements annualisés de 15,9 % sur 1 an, de 20,9 % sur 5 ans, et de 14,5 % depuis sa création, le 31 juillet 2008. Ces portefeuilles, dont les rendements sont présentés avant déduction des frais, surclassent respectivement, selon la période, l’indice MSCI EAEO à petite capitalisation (net), ajoutant de 4,2 à 5 points de pourcentage à son rendement annualisé, ainsi que l’indice MSCI Monde à petite capitalisation (net), ajoutant de 1,9 à 3 points de pourcentage au rendement annualisé de cet indice.

En 2017, Global Alpha a été nommée gestionnaire émergent de l’année aux États-Unis par Emerging Manager Monthly dans la catégorie Action internationale.

«Global Alpha vient de prendre une expansion exponentielle. Elle attire l’attention des Américains sur le Québec et donne ainsi de la visibilité aux gestionnaires locaux», déclare le jury du Top 25 qui désigne Robert Beauregard, cofondateur et chef des placements de Global Alpha, gagnant de la catégorie Sociétés de gestion indépendante.

Et dire que Robert Beauregard, qui, avec son équipe, récolte les fruits de neuf ans de travail, a failli ne jamais fonder Global Alpha.

Robert Beauregard grandit sur une ferme laitière et fait des études universitaires en administration des affaires. Il travaille chez Grant Thornton comme consultant en redressement d’entreprise, puis chez Alcan en vérification interne. Il obtient le titre de CFA alors qu’il travaille pour cette entreprise et se met par la suite à négocier des produits dérivés sur le prix de l’aluminium.

Âgé d’un peu plus de 30 ans, Robert Beauregard quitte alors Alcan pour la Caisse de dépôt et placement du Québec où il sera gestionnaire d’un portefeuille d’actions mondiales et d’un fonds d’actions canadiennes à petite capitalisation. «J’y ai trouvé ma vocation.» Il travaille ensuite chez Gestion de portefeuille Natcan, de 1999 à 2008, notamment à titre de vice-président principal et gestionnaire de portefeuille.

En 2008, Robert Beauregard fonde Global Alpha avec les gestionnaires de portefeuilles David Savignac et Sain Godil, tous trois sont issus de la même équipe chez Natcan. Ils sont éventuellement rejoints par les gestionnaires de portefeuille Quing Ji et Serge Despatie, et plus récemment par Janine Tran Lam, directrice, Relations avec la clientèle, risque, conformité et exploitation, ce qui porte à six le nombre d’associés.

«Nous parlions de fonder notre firme depuis 2004, lorsque l’équipe des Actions internationales est partie pour fonder Hexavest, raconte Robert Beauregard. Néanmoins, je ne m’attendais pas à ce divorce avec Natcan. J’ai notamment fait les démarches pour acheter un bowling qui était à vendre, à Granby, mais le propriétaire a changé d’idée.»

À ses débuts, Global Alpha fait le pari de se spécialiser en petites capitalisations mondiales, raconte Robert Beauregard : «Nous avions déjà un track record (historique de placement) dans le small cap mondial. Toutefois, la crise financière a tétanisé tout le monde entre 2008 et 2010.»

Or, la firme a des fondations solides. Détenue à 51 % par ses associés, elle se lie dès 2008 avec le Groupe financier Connor, Clark & Lunn (CC&L), qui possède les parts restantes.

CC&L lui fournit son infrastructure légale, comptable et informatique, ainsi que l’appui de ses représentants auprès des clients institutionnels. CC&L devient son premier client et lui confie 10 M$ à gérer. «Grâce à eux, nous étions viables à 10 M$ [en ASG] et dès le jour un, nous avions les mêmes systèmes informatiques que Fidelity Investments Canada ou Placements Mackenzie, ce qui est impossible pour une boutique, dit Robert Beauregard. Ce soutien nous permet de nous consacrer exclusivement à la construction des meilleurs portefeuilles possible et fait que nous ne ressentons pas de pression pour grossir à 20 G$. Nous ne ferons jamais des produits quantitatifs ou du smart beta parce que c’est à la mode.»

Le moment clé pour Global Alpha a été son apparition sur les plateformes américaines de gestionnaires en émergence, indique David Savignac. La plupart des caisses de retraite américaines y allouent de 2 à 4 % de leur actif. À la fin de 2017, Global Alpha gère un actif de plus de 500 M$ auprès de clients américains.

«Avoir à recommencer, nous irions dès 2009 rencontrer ces plateformes», note Robert Beauregard. À l’extérieur des plateformes de gestionnaires en émergence, une caisse de retraite limite souvent la valeur de son mandat à 10 % des actifs de la firme et si elle investit 100 M$ ou plus, le gestionnaire doit avoir un actif de 1 G$ pour se qualifier, explique-t-il : «[Or,] en septembre 2013, notre premier mandat comme gestionnaire en émergence était de 70 M$ alors que nos actifs étaient de 50 M$.»