Le président et chef de la direction de la Caisse, Michael Sabia, a toutefois affirmé, mardi, qu’il allait faire des efforts pour diminuer ces investissements.

L’institution a été la cible des parlementaires de l’opposition en raison de ses investissements dans des entreprises ayant recours
à des paradis fiscaux, parce qu’ils sont passés de 14,8 milliards de dollars (G$) en 2013 à 26,2 milliards $ en 2016, soit près du double.

En commission parlementaire sur l’étude des crédits budgétaires à l’Assemblée nationale, autant le porte-parole aux finances du Parti québécois, Nicolas Marceau, que son homologue caquiste François Bonnardel ont réclamé l’inversion de cette tendance à la hausse.

Leur revendication est fondée sur un rapport unanime d’une commission parlementaire sur les paradis fiscaux, dont une recommandation adressée à la Caisse de dépôt réclame justement la réduction de ces investissements.

« Chaque fois que nous aurons l’occasion de convaincre un partenaire d’intensifier notre travail avec l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), nous allons tout faire pour minimiser ce chiffre, a déclaré M. Sabia devant les élus. Est-ce que nos efforts vont se traduire dans un 10, 9, 11 % (du portefeuille total de Caisse investis dans des paradis fiscaux)? Franchement, cet après-midi, je ne peux pas m’engager. »

Le grand patron de l’institution a dit qu’un plafond de 10 % serait « idéal », mais qu’elle doit continuer à chercher des transactions dans le monde qui génèrent un rendement intéressant afin de sécuriser les régimes de retraite des Québécois.

La députée indépendante Martine Ouellet a jugé que M. Sabia était « culotté » d’écarter ainsi une recommandation formulée à l’unanimité par les parlementaires. Elle a réclamé qu’à tout le moins aucun nouvel investissement ne soit réalisé dans des entreprises qui bénéficient de paradis fiscaux.

Cependant, le pdg de la Caisse a également refusé de prendre cet engagement. « Dans un monde imprévisible, dans un monde où la concurrence entre les occasions d’investissements est féroce, ce serait irresponsable de ma part, parce que ce n’est pas évident, d’ici à la fin de l’année, de pouvoir respecter cet engagement. Je ne suis pas sûr de pouvoir livrer la marchandise », a-t-il dit.