C’est ce qu’il a soutenu durant sa présentation devant le club canadien en novembre dernier. Cette définition du conseil a été nommée gamma par Morningstar, en réponse aux alpha ( soit être en mesure de dépasser les indices par des choix précis de produits) ou le bêta ( des politiques d’investissement aidant les clients à construire des portefeuilles et les modifier au besoin ).

« Les composantes du gamma incluent le crédit ainsi que des conseils sur la gestion de la dette, l’optimisation fiscale autant que planification testamentaire », a-t-il dit.

Selon Henri-Paul Rousseau, même si la littératie financière est pavée de bonnes volontés, elle n’est pas suffisante pour compenser les traits négatifs des investisseurs, comme la procrastination et l’inertie.

« Après plus de 15 ans avec un conseiller en services financiers, une famille arrivera à accumuler 2.73 fois plus d’actifs qu’une famille n’ayant pas accès à un conseiller », a-t-il ajouté.

Défendre les commissions

« Alors que certains croient que le modèle des commissions utilisé en fonds communs de placement pour payer les conseillers est la résultante d’un conflit d’intérêts ingérable, nous pensons que c’est une caractéristique essentielle rendant le conseil accessible aux investisseurs de la classe moyenne et plus pauvre de la société », a soutenu Henri-Paul Rousseau.

Cet enjeu entre le modèle de rémunération à commissionnement et celui à honoraires est principalement abordé dans les récentes études produites pour les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), particulièrement celle du professeur Douglas Cumming.

« Les commissions de suivi augmentent les nouvelles entrées de fonds indépendamment de la performance passée. En règle générale, plus les commissions sont élevées, moins le niveau des entrées de fonds dépendra des performances du fonds », indique le rapport produit par les universitaires torontois.

La crainte du vice-président du C.A. de Power Corporation est que le transfert d’un mode de rémunération à commission de suivi vers les honoraires rendent difficiles l’accès à des conseils pour des investisseurs ayant moins d’actifs.

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Il appuie son propos par l’étude produite par le régulateur britannique Financial Conduct Authority qui concluait que les changements dans le mode de rémunération ont en effet conduit à une baisse de 23 % du nombre de conseillers entre 2011 et 2014, suite à une modification de la législation.

Cette baisse de conseillers amènerait inévitablement une baisse de l’accès aux conseils pour les investisseurs moins nantis, d’après lui.