Johanne Claveau : le désir de conseiller
Photo courtoisie Johanne Claveau

« Les gens se tournaient naturellement vers moi pour avoir des conseils parce que j’avais étudié en administration financière. Mais je n’étais pas habilité à leur en donner », explique-t-elle.

Johanne Claveau a toujours aimé les questions financières et boursières, et c’est pourquoi après son baccalauréat en finance, elle a poursuivi des études de maitrise avec une concentration en finance, axées sur les valeurs mobilières.

Lorsqu’elle quitte Hydro-Québec, il s’agit pour Johanne Claveau d’un saut sans parachute. « J’ai démissionné, mais j’avais la profonde conviction que j’allais réussir. Bien que ma formation m’amenait plus naturellement du côté institutionnel et que beaucoup de mes collègues s’étaient retrouvés au sein de caisses de retraite et de fonds de pension, j’ai plutôt fait le choix d’aller du côté des particuliers. Ce fut très difficile, car je partais de zéro et j’étais sans aucun client, mais je voulais bâtir une entreprise et une clientèle. »

Johanne Claveau se tourne d’abord vers RBC Dominion, où elle œuvre pendant 15 ans, puis en décembre 2012, elle se joint à BMO Nesbitt Burns. Elle est particulièrement fière d’avoir réussi à rassembler une équipe de professionnels, autant à l’interne qu’à l’externe, qui partage les mêmes valeurs professionnelles de qualité et d’excellence pour la satisfaction de la clientèle.

Quant à la clientèle de Johanne Claveau, elle est aujourd’hui composée à près de 55 % de femmes. « Ce n’est pas quelque chose que j’ai spécifiquement recherché et cela c’est fait au fil du temps, indique-t-elle. Je me suis toutefois aperçu que mon style, le style de l’équipe plaisaient beaucoup à la clientèle féminine, à savoir que nous donnons beaucoup d’information et que nous prônons la transparence. »

Les gens magasinent beaucoup plus maintenant et ça fonctionne par référence. C’est d’autant plus vrai pour les femmes, qui ont souvent besoin d’être davantage rassurées, constate Johanne Claveau. « C’est plus long avant qu’elles se décident à faire affaire avec nous, mais une fois que c’est fait, elles sont très loyales et il s’agit de relations à long terme. »

Johanne Claveau et son équipe effectuent de la gestion discrétionnaire de portefeuille dans un cadre de gestion globale et intégrée de patrimoine. Le plan de service qu’elle propose se distingue toutefois par le fait qu’il est construit sur mesure, en collaboration avec chaque client. « Je veux que ce soit vivant plutôt que statique. Lorsque la relation s’amorce, on s’assure d’une compréhension des relevés de comptes, mais c’est ensuite le client qui va me dicter ce dont il a besoin ».

« Un client qui a 5 M$ en actif ne veut pas nécessairement me voir plus souvent que celui qui a 500 000 $, pour qui cette somme représente peut-être le fruit de toute sa vie. Alors plutôt que d’y aller avec des règles préconçues de segmentation de clientèles et d’offre adaptée à chaque catégorie, j’ai opté pour impliquer mes clients. Ils sont donc partie prenante et même si nous avons convenu d’une fréquence de rencontres, notre porte est toujours ouverte », explique-t-elle.

Johanne Claveau compte beaucoup d’ingénieurs, d’actuaires, de gens évoluant dans le domaine de la santé, ainsi que des gens d’affaires parmi sa clientèle. « Nous avons le souci du détail et de la transparence ».

La mise en œuvre des règles du MRCC2 ne change d’ailleurs absolument rien à sa pratique, affirme Johanne Claveau. « Pour nous ce n’est pas une tâche supplémentaire, parce que nous l’avons toujours fait. Nous anticipons plutôt cette période de transition comme une grande opportunité de développement des affaires, parce que nous fonctionnons à honoraires, exclusivement en gestion de portefeuille, et tout est dévoilé. »

Protectionnisme

En matière d’actualité économique, c’est surtout la montée en puissance du protectionnisme en Europe et aux États-Unis, de même que ses implications potentielles pour la croissance économique mondiale, qui retiennent l’attention de Johanne Claveau.

« Les marchés boursiers vont très bien actuellement, c’est comme une lune de miel et les marchés montent sur la base de choses qui pourraient se faire, mais il n’y a encore rien de fait et je ne vous cache pas qu’on est aux aguets », signale-t-elle.

Johanne Claveau ne cache pas que l’élection de Donald Trump l’a un peu déconcertée. « Cette nuit-là, j’avais les yeux rivés sur mon écran et je m’attendais comme tout le monde à ce que ça soit rouge, mais finalement les marchés étaient verts à l’ouverture. Il faut dire que ce n’est pas si étonnant lorsque l’on regarde ce que Trump a promis, par exemple le fait de réduire les impôts. Maintenant, entre annoncer qu’on va faire plein de choses et arriver à les faire, c’est là qu’il peut y avoir certaines désillusions et amener les marchés à se refroidir un peu ».