La philanthropie par le rouge à lèvres

« J’ai vu des statistiques, j’ai lu des choses et je suis tombé en bas de ma chaise! C’est majeur et ça se passe ici à Montréal! », lance Guy Côté en ce qui concerne la misère dans laquelle baignent plusieurs d’entre elles.

Comme la plupart des gens qui pratiquent la philanthropie, le gestionnaire considère important de choisir une cause qui nous interpelle. Il est président du conseil d’administration de la fondation de l’icône québécoise des cosmétiques depuis deux ans.

La Fondation a notamment mis sur pied le Pavillon Lise Watier de la Mission Old Brewery dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal qui offre 29 logements à des femmes itinérantes en voie de réinsertion sociale.

« Il y a tellement de travail à faire. On offre entre autres du soutien psychologique pour que les femmes reprennent confiance en elle. Bien sûr des enfants qui ne mangent pas c’est triste, mais il faut aussi se rappeler qu’il y a souvent une mère en détresse derrière l’histoire », dit Guy Côté.

La Fondation offre aussi des bourses d’études et de l’argent à plusieurs autres organismes de charité venant en aide aux femmes en difficulté.

L’entreprenariat comme moteur de la philanthropie

Guy Côté donne du temps, depuis 1996, à une autre fondation qui lui tient à cœur, Montréal inc. de demain, qui aide de jeunes entrepreneurs à se partir en affaires.

« L’entreprenariat c’est le meilleur moteur de richesse que tu ne peux pas créer. Dans une société, plus tu crées de l’argent, plus tu en as pour donner aux gens plus défavorisés. C’est extrêmement important d’aider les jeunes entrepreneurs à réaliser leur rêve », croit-il.

La Fondation Montréal inc. de demain est notamment derrière des récents succès entrepreneuriaux québécois, Mariouche, Harricana et Chocolats Geneviève Grandbois. Mis à part l’argent, Guy Côté explique que ces entrepreneurs ont également bénéficié d’un réseau de contacts inestimable.

Causer philanthropie avec les clients?

« En regardant les statistiques, on voit que le Québec traîne un peu de la patte, mais de plus en plus de Québécois s’investissent dans la philanthropie. C’est un « must », selon moi! Tu te dois de redonner, d’être présent. Ce temps offert va peut-être complètement changer la vie d’une personne », partage Guy Côté.

Ces arguments, il les utilise lorsqu’il approche des futurs donateurs. L’analyste financier dit qu’il se garde par contre une gêne quand il fait affaire avec ses propres clients. « Je ne fais pas de sollicitation auprès de ma clientèle. Par contre, je peux les conseiller par exemple sur comment donner, s’ils veulent eux-mêmes démarrer une fondation, et être efficace sur le plan fiscal. » Sa connaissance du milieu philanthropique l’aide en ce sens-là, dit-il. Néanmoins, il se permet de partager des informations sur les causes auxquelles il participe sur sa page LinkedIn.

Guy Côté consacre deux ou trois heures par semaine à ses activités philanthropiques.
« Il ne faut pas que ça devienne une obsession, mais il faut y mettre du sien. Faire un chèque c’est bien, mais donner du temps, c’est complètement autre chose! »

(Photo: gracieuseté Guy Côté)