Adoption des fintech : les Canadiens traînent loin derrière
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Le taux d’adoption des fintech au Canada a en effet plus que doublé depuis 2015, passant de 8 % à 18 %, indique le récent Indice d’adoption des fintech 2017 de la firme Ernst & Young (EY). Le Canada a toutefois l’un des taux les plus bas dans le monde, venant loin derrière la Chine (69 %), l’Inde (52 %), le Royaume-Uni (42 %) ou encore le Brésil (40 %), et devance seulement le Japon (14 %) ainsi que la Belgique/Luxembourg (13 %).

Les États-Unis affichent un taux d’adoption égal à la moyenne internationale (33 %), tandis que les consommateurs de Hong Kong (32 %) ou de la France (27 %) se situent légèrement en deçà.

Les fintech ont néanmoins franchi l’étape des «adopteurs précoces» au Canada, estime l’enquête d’EY qui note également au passage que la sensibilisation aux technologies financières est en hausse. À preuve : 78 % des clients canadiens connaissent des services de fintech, comparativement à 51 % en 2015.

« Les Canadiens en connaissent plus long sur les options de fintech qui leur sont offertes et cette tendance va se poursuivre », affirme Sébastien René, associé et leader des services consultatifs en technologie de l’information d’EY pour le Québec.

La méconnaissance des technologies financières demeure néanmoins la principale raison pour laquelle les Canadiens ne les ont pas encore utilisées. Autre facteur d’importance : les répondants au sondage préfèrent encore s’en remettre à un fournisseur de services traditionnels pour répondre à leurs besoins.

Face à cet attachement, les fintech devront redoubler d’efforts pour établir leur marque et se tailler une place dans ce marché concurrentiel, indique l’étude, en soulignant par ailleurs qu’il est essentiel pour les banques de continuer à investir dans des produits et services de technologies financières. De nombreux partenariats entre les fintech et les banques commencent d’ailleurs à prendre forme.

« Les banques cherchent des moyens plus simples et rapides d’améliorer leurs capacités numériques, tant pour les clients que dans les bureaux. En même temps, les fintech du Canada cherchent à rejoindre un plus grand nombre de clients et ont besoin de plus de ressources pour améliorer leur offre », constate Sébastien René.

Sans surprise, l’utilisation des technologies financières est plus élevée chez les jeunes canadiens, nés à l’ère du numérique. Les consommateurs de 25 à 34 ans (33 %), de 18 à 24 ans (25 %) et de 35 à 44 ans (25 %) sont en effet parmi les plus grands utilisateurs.

Les services les plus populaires sont les transferts d’argent (41 %), l’épargne et les investissements (12 %) ainsi que l’assurance (10 %). Les produits et services d’assurance connaissent toutefois une importante croissance et devrait atteindre 24 % d’adoption sur le marché canadien dans un avenir rapproché, estime l’étude d’EY qui a été menée auprès de 22 000 personnes dans 20 pays.