Formation en assurance contestée
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Le PQAP s’appliquera aux candidats désirant obtenir une certification dans les disciplines de l’assurance de personnes et de l’assurance collective de personnes, ainsi que dans les catégories de discipline de l’assurance contre la maladie ou les accidents, de régimes d’assurance collective et de régimes de rentes collectives.

Selon l’AMF, l’implantation du PQAP ne touchera pas les personnes qui possèdent déjà un certificat dans les disciplines et catégories de disciplines visées ni les personnes qui prévoient avoir terminé leurs examens avant le 1er janvier 2016. De même, l’implantation du PQAP ne modifie pas la portée des certificats de représentant. Les disciplines et leurs catégories, de même que leur champ d’application, resteront inchangées après le 1er janvier 2016, peut-on lire sur le site Internet du régulateur.

La Corporation québécoise des conseillers en assurance collective certifiés (Lacorpo), qui s’oppose depuis plusieurs années à la venue de ce programme, nourrit peu d’espoir de voir ses recommandations prises en compte par l’AMF.

Grincement de dents

Selon Michel Ferland, le secrétaire de Lacorpo, la mise en oeuvre du PQAP entraînera «une perte immense de notre expertise». Il s’en est d’ailleurs plaint dans une lettre adressée au premier ministre Philippe Couillard.

Lacorpo, qui regroupe environ 2 500 membres, déplore particulièrement la mise au rancart du principe de scolarité minimale requise pour être admissible aux examens dans les disciplines et les catégories concernées.

Les démarches qui ont mené «à la création de la discipline d’assurance collective et à l’adoption d’une formation minimale spécifique ont été longues et ont coûté plusieurs millions de dollars au cours des années 1980 et 1990. Avec le projet du PQAP, la scolarité minimale requise passe du cégep à rien du tout, fulmine Michel Ferland. Un professionnel sans scolarité, ça n’a aucun sens et nous ne croyons pas que ça ait de la crédibilité».

Selon Michel Ferland, Lacorpo recommandait notamment que les participants au stage probatoire soient évalués par un audit de compétence, plutôt que par l’intermédiaire d’une étude de cas. Elle recommandait aussi que le maître de stage possède une expérience minimale et soit spécifiquement formé avant d’être appelé à former un candidat dans le cadre d’un stage. De même, il apparaissait important pour Lacorpo que ce ne soit pas le maître de stage qui définisse le contenu du stage.

«Nous sommes convaincus que la nouvelle structure d’évaluation développée par nos équipes sera pleinement adaptée au maintien et à l’évolution d’une pratique professionnelle éthique à l’échelle canadienne qui respecte également les spécificités québécoises», a indiqué Louis Morisset, président-directeur général de l’AMF, dans un communiqué.