Dans ses perspectives économiques, une analyse publiée deux fois par année, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que le Canada devra progressivement abandonner sa politique monétaire accommodante, qui repose sur un taux directeur à 1% depuis septembre 2010, afin de « combattre les tensions inflationnistes ».

L’institution établie à Paris dresse un portrait économiste assez optimiste pour le Canada. Portée par une croissance vigoureuse récente, la progression du PIB du pays devrait selon elle s’accélérer tout au long de 2015, grâce aux exportations et aux investissements.

«Les exportations bénéficieront d’une accélération de la croissance sur les marchés étrangers et de la dépréciation récente de la monnaie», anticipe l’OCDE.

En 2016, l’activité économique pourrait «quelque peu ralentir», indique l’organisme, lorsque la montée des taux d’intérêt commencera à faire sentir ses effets, que la consommation sera freinée par le désendettement des ménages et que l’investissement résidentiel se détendra.

Une fois l’excédent de capacités entièrement résorbé, l’inflation devrait revenir à 2%, après un repli temporaire en 2015.

La prévision de l’OCDE selon laquelle le Canada relèvera son taux directeur en mai est surprenante, car la majorité des économistes récemment sondés anticipent plutôt que le premier tour de vis de la banque centrale surviendra autour du quatrième trimestre de 2015.

Plus optimiste que la Banque du Canada

L’OCDE se montre plus optimiste que la Banque du Canada à propos de la trajectoire de l’économie canadienne. L’organisation anticipe que l’économie du pays affichera une croissance de 2,6% l’an prochain et de 2,4% en 2016, ce qui est légèrement supérieur aux prévisions de la Banque du Canada, qui elle table sur une hausse du PIB de 2,4% en 2015 et 2,2% l’année suivante.

Le grand patron de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a récemment indiqué que l’économie canadienne compose avec des excès de capacité qui se résorberont vers la deuxième moitié de 2016.

Stephen Poloz rendra sa prochaine décision à propos des taux d’intérêt le 3 décembre prochain. Selon Bloomberg, la majorité des économistes sondés anticipent que le taux directeur demeura gelé à 1%.

Par ailleurs, pour l’OCDE, le principal risque de l’économie canadienne demeure lié à une surchauffe du marché immobilier. Le ratio du prix des maisons par rapport aux revenus, à 132% de la moyenne à long terme, est le deuxième plus élevé parmi les pays membres de l’OCDE, derrière la Belgique.