Qu'est-ce qui s'annonce pour le secteur énergétique en pleine reprise?
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Depuis le début de l’année jusqu’au 30 juin, le fonds a produit un rendement de 14,7 %, légèrement inférieur au rendement médian de 16 % dans la catégorie Actions énergétiques. Presque tous les gains sont intervenus au plus récent trimestre.

Cela a fourni aux investisseurs un soulagement fort à propos dans une catégorie de fonds qui, au sein d’un effondrement sévère de l’industrie, a subi une perte annuelle moyenne de 21,8 % ces deux dernières années.

Pendant cette même période de deux ans, le fonds CI s’est comporté un peu mieux, avec une perte annuelle de 18 %. « Pendant la plus grande partie de cette crise, nous avions conservé un coussin de liquidités d’environ 22 %, qui a permis d’atténuer la chute », dit M. Lyon, vice-président principal et gestionnaire de portefeuille à Placements CI à Toronto.

Actuellement, la position liquide de M. Lyon a diminué à environ 10 %. « Il y a quelques mois, certaines actions de qualité avaient baissé pour atteindre une fourchette de prix que nous trouvions plus attrayante. « Certaines sociétés, ajoute-t-il, ont profité de cette baisse pour améliorer le fonctionnement de leurs opérations commerciales, et le rebond du prix du pétrole a aidé l’industrie dans son ensemble. Le prix récent de 45 $US par baril pour le pétrole brut WTI représente une hausse d’environ 8 $US depuis le début de l’année.

La discipline de placement de M. Lyon est la croissance à un prix raisonnable (CAPR). Il accorde sa préférence aux sociétés qui produisent à faible coût, maintiennent des bilans solides et présentent des évaluations attrayantes.

Une telle action, que M. Lyon a étoffée et qui se trouve désormais parmi les 10 avoirs principaux du fonds, est un nom éminent parmi les sociétés à grande capitalisation :  Suncor Énergie (SU). « La toute première chose que cette société a faite au plus bas du marché, dit M. Lyon, est de racheter Canadian Oil Sands, la plus grosse opération de pétrole brut synthétique au monde. »

Suncor a aussi été davantage en mesure de laisser passer l’orage de par sa nature de société diversifiée et intégrée dotée d’opérations de valorisation et de raffinage. « Ces opérations de raffinage ont été massivement rentables pendant cet effondrement des cours pétroliers alors que la demande était restée très forte », dit M. Lyon. Les flux de trésorerie de Suncor sont demeurés beaucoup plus solides que ceux de la plupart des sociétés non intégrées. « C’est une société qui s’accorde parfaitement avec notre style et notre stratégie de placement. »

Une autre position que M. Lyon a étoffée est Raging River Exploration (RRX). « Je la définis comme une société à petite capitalisation, dit-il, avec une équipe de gestion très solide. Elle avait un des meilleurs bilans comptables au moment de l’effondrement, ainsi qu’un des gisements de pétrole les moins chers à exploiter au Canada. »

M. Lyon ajoute que la direction de Raging River, comme celle de Suncor, a su tirer profit de la forte position financière de la compagnie et procéder à quelques acquisitions. C’était à un moment « où d’autres sociétés devaient vendre des actifs au plus bas du marché. »

Géographiquement, le fonds CI a une pondération d’environ 42 % en actions canadiennes et 36 % en actions américaines. Le portefeuille est neutre sur le plan géographique, dit M. Lyon, et la pondération de chaque pays ne fait que refléter les meilleures occasions disponibles conformément aux critères de placement qu’il a établis. Si par hasard les meilleures occasions se présentaient toutes au Canada, les avoirs du fonds seraient tous des sociétés canadiennes, ajoute M. Lyon.

Le plus gros changement intervenu dans l’univers des actions énergétiques cotées en bourse au cours de la décennie passée, dit M. Lyon, a été le développement des gisements de schiste bitumineux et du forage horizontal. Au fur et à mesure des progrès réalisés dans l’exploitation des gisements et la technologie ces dix dernières années, « le nombre de sociétés de qualité aux États-Unis a vraiment connu une explosion ».

M. Lyon caractérise la demande mondiale de pétrole comme ayant été très solide. « En fait, l’année 2015 où les plus grosses baisses de prix sont intervenues, dit-il, fut l’une des années de plus forte demande mondiale depuis 10 ans. » Avec la chute du prix du pétrole, la croissance aux États-Unis a décollé et celle de l’Europe s’est également ressaisie, ajoute-t-il.

Le ralentissement de la croissance en Chine qui, selon l’avis général, est une des raisons principales de l’effondrement des prix énergétiques, n’est pas préoccupant selon M. Lyon. Ces deux dernières années, la demande pétrolière chinoise a augmenté pour atteindre environ 5 %, et elle contribue donc à la croissance de la demande mondiale.

Pour l’avenir, M. Lyon pense que la prochaine grosse fluctuation du prix du pétrole devrait être très nettement à la hausse. « Nous pensons que le pétrole va monter jusqu’à 60 $US à 65 $US au cours des 12 mois qui s’annoncent, dit-il. Quant au gaz naturel, notre vision n’est pas fondamentalement différente. Nous pensons qu’à partir de maintenant, les prix vont monter. »

Toutefois, ajoute M. Lyon, le prix de nombreuses actions énergétiques reflète déjà des hausses des prix attendues. « Désormais, le défi à relever et l’occasion à saisir s’inscrivent dans ces actions qui se démarquent des autres, soit pour des raisons de croissance, soit parce qu’elles font de leur propre chef quelque chose qui ouvre de nouvelles portes. »