Oui à l'efficacité et la rentabilité, mais pas sur le dos des consommateurs, dit Marie Elaine Farley

« Nous ne sommes pas contre les avancées technologiques, mais il ne faut pas économiser sur la protection du public », indique-t-elle.

Finance et Investissement s’est entretenu avec Marie Elaine Farley, suite au dépôt de son mémoire sur le Rapport sur l’application de la LDPSF.

Finance et Investissement (FI) : En quoi la délégation des pouvoirs d’encadrement des courtiers en épargne collective québécois à l’Association canadienne des courtiers en fonds mutuels (ACCFM) serait-elle plus coûteuse que le système actuel ?

Marie Elaine Farley (MEF) : La CSF est partout sur le terrain et elle offre un encadrement multidisciplinaire pour les cinq disciplines. Contrairement à nous, l’ACCFM n’encadre que l’épargne collective en terme de multidisciplinarité. Alors un représentant devrait se rapporter à plusieurs organismes, ce qui aurait pour conséquence de multiplier les organismes. La souplesse que nous avons dans notre système, est présente par souci d’harmonisation. Le rapport souligne être contre la multiplicité des organisations parce que ça coute trop cher. Il y a une certaine contradiction.

FI : Que pensez-vous de la position de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) à l’effet que l’encadrement des planificateurs financiers soit effectué par un ordre professionnel ?

MEF : Je salue les initiatives qui visent à professionnaliser. La CSF encadre la déontologie des planificateurs financiers, nous ne sommes pas contre la collaboration avec l’IQPF. La multidisciplinarité est un acquis pour le Québec et la CSF encadre la pratique de tous les intervenants au Québec, c’est 32 000 membres, ce qui est un avantage.

FI : À plusieurs reprises dans votre mémoire, vous identifiez des lobbys qui souhaiteraient votre disparition, sans nommer qui que ce soit. Quelles parties de l’industrie ont avantage à vous voir disparaître?

MEF : Aux différentes évolutions de la LDPSF, nous avons vu les lobbys se manifester. Je suis d’accord avec l’amélioration de l’efficience, avec la modernisation de la LDPSF ainsi que pour travailler avec les intervenants de l’industrie parce qu’ils ont tous à cœur que leurs clients soient satisfaits et qu’ils aient confiance dans le système. Je tends la main aux institutions et aux gens qui veulent l’améliorer, parce que c’est avec eux que nous pouvons travailler.

FI : Qu’elles sont les prochaines étapes pour la CSF ?

MEF : Nous allons attendre la suite des choses, il serait souhaitable que les processus soient clarifiés de la part du ministère des Finances pour que tous les intervenants sachent à quoi s’en tenir pour les prochains mois. C’est indispensable qu’il y ait des audiences publiques sur le sujet. 

Photo courtoisie de la Chambre de la sécurité financière