Ottawa avait affiché un surplus de 7,5 G$ lors de la période allant d’avril à février, l’année précédente.

Sans compter une somme de prévoyance de 3 G$, le budget déposé par Ottawa au printemps prévoyait un déficit de 23 G$ pour 2016-2017.

Un économiste principal à la Banque de Montréal, Robert Kavcic, prévient toutefois que le gouvernement affiche généralement un déficit important en mars, au moment où les Canadiens transmettent leur déclaration d’impôt et reçoivent leur remboursement.

« Ça nous rapprochera davantage (de la somme projetée), et le reste est sans doute quelque chose que nous observons déjà depuis un moment, soit qu’une partie des dépenses de relance met plus de temps à être accordée qu’on ne le croyait peut-être à l’origine », explique-t-il.

Ottawa avait rapporté des déficits de 9,4 G$ en mars 2016, de 3 G$ en mars 2015 et de 6,7 G$ en mars 2014.

La revue financière mensuelle indique que les revenus du gouvernement pour la période de 11 mois ont reculé de 400 M$, à 265,1 G$, en raison de la baisse des rentrées d’impôt sur le revenu des particuliers. Les rentrées d’impôt sur le revenu des sociétés ont cependant augmenté.

Les charges de programmes ont augmenté de 20 G$, à 254,6 G$.

Les frais de la dette publique ont chuté de 1,5 G$, à 22 G$, une diminution largement attribuable à la baisse du taux d’intérêt effectif moyen.

Dans un autre rapport publié vendredi, le Bureau du directeur parlementaire du budget (DPB) dit s’attendre à ce que le déficit budgétaire s’élève à 20,7 G$ en 2016-2017.

Le DPB note que la prédiction est plus basse de 1,6 G$ que ce qu’il avait projeté en octobre en raison de la hausse des revenus tirés de l’impôt sur le revenu, surtout celui des sociétés.

Le DPB prévoit cependant que le déficit budgétaire sera de 2,2 G$ plus élevés en moyenne de 2017-2018 à 2021-2022 qu’il l’avait prévu en octobre, à cause de l’augmentation des charges de programmes.

« Plus de la moitié de l’augmentation prévue des dépenses découle de nouvelles décisions stratégiques, comme l’indexation des prestations pour enfants ainsi que la hausse des paiements de transfert aux gouvernements infranationaux pour l’infrastructure et les soins de santé », lit-on dans le rapport.

« En outre, la hausse des taux d’intérêt contribue à l’augmentation des frais d’intérêt de la dette publique à moyen terme. »