Québec maintient les crédits d'impôts aux CFI

Dans un rapport diffusé mardi après-midi, l’agence américaine souligne que le gouvernement du Québec avait démontré sa capacité à minimiser l’impact des déficits qui s’accumulent depuis 2008 sur sa dette.

Selon Moody’s, le gouvernement de Philippe Couillard a rapidement mis de l’avant certaines mesures, dont la réduction de 20 % des crédits d’impôts accordés aux entreprises, afin de limiter ses dépenses.

L’agence établie à New York estime toutefois que les cibles de croissance des dépenses  1,8 % en 2014-2015 et 0,7 % en 2015-2016 sont « ambitieuses » et qu’elles comportent des « risques d’exécution ».

« La province devra démontrer qu’elle est en mesure de mettre son plan de l’avant et d’atteindre ses cibles budgétaires dans un futur rapproché tout en s’assurant de réduire le fardeau de la dette, qui est élevé », souligne son vice-président adjoint, Michael Yake.

Ce dernier avait déjà indiqué que la dette brute du Québec devrait atteindre 54,9 % du produit intérieur brut (PIB) l’an prochain, alors qu’elle était estimée à 54,3 % au 31 mars dernier.

Le ministre québécois des Finances, Carlos Leitao, a salué l’annonce de Moody’s, qui, selon lui, confirme le « sérieux » du plan de son gouvernement.

« Moody’s a transmis un message très clair, tant au gouvernement qu’aux deux partis d’opposition et à la population: il faut redresser les finances publiques du Québec », a-t-il souligné, par voie de communiqué.

L’agence new-yorkaise ne se prononce pas dans son rapport sur les prévisions du ministre des Finances, qui estime que la croissance de l’économie devrait s’établir à 1,8 % en 2014 pour ensuite atteindre deux pour cent l’année suivante.

Moody’s prévient toutefois qu’elle pourrait revenir sur sa décision si les résultats promis par le gouvernement Couillard ne sont pas au rendez-vous.

« Un manque de volonté pour appliquer les mesures de son plan budgétaire pourrait retarder l’amélioration de la performance financière du Québec, qui, combinée à une accumulation de la dette, pourrait appliquer de la pression (à la baisse) sur la cote », souligne l’agence.

Moody’s maintient également à Aa2 la cote du Fonds de financement et de Financement-Québec, dont le mandat consiste à offrir à certains organismes du secteur public québécois du financement au plus bas coût possible.

De son côté, l’agence canadienne Dominion Bond Rating Service (DBRS), qui avait exprimé en juin certains doutes sur les cibles du budget Leitao, n’a pas modifié la cote de crédit du Québec A (élevé).

Le plus récent spectre de décote était survenu en décembre dernier, lorsque Fitch avait placé la cote de crédit de la province sous perspective négative, tout en maintenant sa note de AA-, lorsque le ministre des Finances de l’époque, Nicolas Marceau, avait annoncé un report de deux ans de l’équilibre budgétaire.