Au cours des deux prochaines années, les investisseurs institutionnels à travers le monde prévoient en effet modifier davantage la répartition de l’actif qu’en 2012 et en 2014, selon le sondage mené par Fidelity auprès de plus de 900 investisseurs dans 25 pays qui gèrent un actif de quelque 21 000 milliards de dollars.

Les changements anticipés sont particulièrement marqués dans le cas des placements non traditionnels, des titres à revenu fixe nationaux et des liquidités, indique le sondage. Ainsi, en 2017 et en 2018, 72 % des investisseurs institutionnels ont l’intention d’augmenter la pondération des placements non traditionnels et qui ne sont pas liquides. Le pourcentage est également élevé pour les titres à revenu fixe nationaux (64 %), les liquidités (55 %) et les placements non traditionnels liquides (42 %).

« Les perspectives de baisse des rendements et de hausse de la volatilité des marchés incitent de plus en plus d’institutions à se tourner vers des actifs moins conventionnels, comme les placements non liquides », constate Scott E. Couto, président de Fidelity Institutional Asset Management..

Aux États-Unis, de nombreux investisseurs institutionnels attendent de voir comment la situation va évoluer. « Une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis, la première en 12 mois, est probable, ce qui explique en partie pourquoi de nombreux investisseurs de ce pays ont décidé d’attendre un peu avant de modifier la répartition de leur actif », estime Scott E. Couto.

Comparativement à 2012, le pourcentage d’investisseurs institutionnels américains qui prévoient se départir de leurs actions nationales a nettement baissé, passant de 51 % à 28 %, alors que le nombre de personnes interrogées qui prévoient accroître la pondération de cette catégorie d’actifs n’est passé que de 8 % à 11 %, révèle le sondage.

Un rendement de 6 %
Les investisseurs institutionnels s’inquiètent surtout de la faiblesse des rendements (28 %) et de la volatilité des marchés (27 %). « Le scénario d’un affermissement des économies, qui créerait suffisamment d’élan pour soutenir une hausse des taux d’intérêt et une baisse de la volatilité ne s’est pas concrétisé, surtout dans les pays émergents d’Asie et en Europe », explique Derek Young, vice-président du conseil d’administration de Fidelity Institutional Asset Management.

Les sujets d’inquiétude en matière de placement varient selon le type d’institution. Au niveau mondial, c’est la volatilité des marchés qui inquiète le plus les fonds souverains (46 %), les caisses de retraite du secteur public (31 %), les compagnies d’assurance (25 %) et les fonds de dotation et fondations (22 %). En revanche, la principale préoccupation pour les caisses de retraite du secteur privé (38 %) est la faiblesse des rendements.

Malgré l’incertitude présente dans plusieurs marchés du monde, les investisseurs institutionnels croient en leur capacité à procurer des rendements de placement. Presque tous (96 %) s’estiment capables de générer de l’alpha pour réaliser leurs objectifs de croissance.

En moyenne, ils visent un rendement d’environ 6 %. En complément de ce rendement, ils estiment pouvoir produire un alpha de 2 % par an. Ils prévoient aussi que, au cours des trois prochaines années, près de la moitié de leur rendement excédentaire sera attribuable aux décisions à court terme comme le rendement supérieur obtenu par un gestionnaire et la répartition tactique de l’actif.