Ce type d’événement n’est pas sans signification, semble croire Brad McMillan, chef des investissements chez le courtier américain Commonwealth Financial Network. Généralement, ces niveaux qui frappent l’imagination, tel 20 000 points pour le Dow Jones, agissent comme plafond et ils sont très difficiles à surpasser, explique-t-il. « C’est pour cela qu’ils sont intéressants, car si le marché a suffisamment d’élan (momentum) pour passer à travers les 20 000 points de façon convaincante, il est alors fort possible qu’il puisse aller beaucoup plus haut », dit-il en entrevue à MarketWatch.

Par ailleurs, comme il s’agit de l’indice Dow Jones, il faut prendre la chose avec un grain de sel, explique Jean-Luc Landry, président, Gestion de portefeuille Landry. « C’est que tous les investisseurs institutionnels accordent aujourd’hui très peu d’importance à cet indice. Ils ne le suivent même plus », dit-il. Les grands investisseurs s’intéressent plutôt à l’indice S&P 500.

Pour eux, l’indice Dow Jones comportent de grandes faiblesses. Il est très peu représentatif du fait qu’il ne porte que sur 30 titres, et qu’il n’est pas pondéré en fonction de la capitalisation boursière de chacun de ces titres. Ainsi, ce sont les titres dont le prix est le plus élevé qui influenceront le plus la valeur de l’indice. Par exemple, un mouvement de prix de 5 % de l’action Goldman Sachs qui vaut 240 $ a un impact 2 fois plus grand sur l’indice qu’un mouvement du même pourcentage pour du prix de l’action d’Apple qui vaut 120 $. Et ce même alors que la capitalisation boursière d’Apple est 6 fois grande que celle de Goldman Sachs.

Néanmoins, la poussée de l’indice au-dessus 20 000 points demeure significative, car elle n’est pas le fait du hasard, ni d’un quelconque momentum particulier, explique Jim Cramer, le coloré commentateur de CNBC. « La poussée actuelle du marché est due à l’annonce de bons résultats par les sociétés », dit-il. Par exemple, le prix de l’action du grand manufacturier d’avions Boeing, une composante du Dow Jones, était en hausse de 3 % durant la séance de mercredi après qu’elle eut annoncer que ses ventes et ses bénéfices avaient surpassé les attentes des analystes.

La récente poussée de l’indice Dow Jones au-dessus de 20 000 a aussi son importance, car elle nous rappelle que le bull market, même s’il sera bientôt âgé de 8 ans, n’est pas terminé, ajoute Ron Meisels, président de Phases & Cycles spécialiste de l’analyse technique.

Il rappelle toutefois qu’il ne faut trop s’accrocher au chiffre comme tel, car l’indice Dow Jones pourrait bien retourner sous la barre de 20 000 bientôt. « Les indicateurs de sentiment démontrent trop d’optimisme et d’enthousiasme, si bien qu’il ne faudrait pas se surprendre que l’indice corrige temporairement et qu’il retourne autour de 19 000 à la mi-février », dit-il. Ce ne serait qu’une petite correction de 5 %, note-t-il.