Selon des initiés au sein du gouvernement, il est encore trop tôt pour qualifier cette mise à jour de « mini-budget », mais l’événement pourrait éventuellement finir par prendre cette forme.

Ces sources indiquent que le premier ministre, Justin Trudeau, et le ministre des Finances, Bill Morneau, n’ont tenu, jusqu’à maintenant, que des discussions préliminaires au sujet d’une série de mesures qui pourraient normalement attendre jusqu’au budget de l’an prochain.

Celles-ci pourraient cependant être prêtes assez rapidement pour être insérées dans la mise à jour de l’automne.

Les mises à jour du gouvernement fédéral ne comprennent habituellement que de nouvelles projections économiques et financières, mais certaines mesures budgétaires y ont occasionnellement été incluses par le passé.

La déclaration de l’automne, attendue vers la fin novembre ou le début décembre, sera dévoilée dans les dernières semaines d’une année où la croissance économique a montré des signes d’essoufflement.

Aucune décision concrète n’a encore été prise, mais les mesures envisagées comprennent un lancement hâtif pour la deuxième phase du programme des dépenses pour les infrastructures totalisant 60 milliards de dollars (G$) sur 10 ans.

Le premier budget du ministre Morneau, dévoilé en mars, comprenait des dépenses de 11,9 G$ sur cinq ans pour la première phase du programme. L’argent de cette étape, qui commence à être injecté, vise les projets d’infrastructures comme le transport en commun et la mise à jour de systèmes de traitement des eaux usées.

La deuxième phase du programme prévoit d’injecter les 48,1 G$ restants dans des projets plus ambitieux qui devraient entraîner des « changements profonds ». Ceux-ci comprennent la transition du Canada vers une économie à faible teneur en carbone.

Infrastructures vertes?

Des responsables gouvernementaux, qui ont parlé à La Presse canadienne sous couvert de l’anonymat, ont dit que la mise à jour pourrait voir le lancement de la deuxième phase, particulièrement en ce qui a trait aux infrastructures vertes et à la protection du pays contre les ravages des changements climatiques.

Ainsi, la mise à jour pourrait avoir lieu juste avant ou après une rencontre entre les premiers ministres provinciaux et M. Trudeau, dont la date n’a pas encore été déterminée, pour l’élaboration d’une stratégie nationale sur les changements climatiques.

Les responsables, qui n’étaient pas autorisés à discuter publiquement de ces sujets, ont expliqué que toute mesure budgétaire insérée dans la mise à jour économique de M. Morneau devrait se conformer au thème central des libéraux, soit créer des emplois et offrir une croissance pour les Canadiens de la classe moyenne.

Malgré tout, il semble y avoir une hésitation à parler de mesure de « relance », ce qui pourrait suggérer que les mesures de relance comprises dans le budget de mars n’ont pas eu l’effet souhaité.

M. Morneau s’est fait l’apôtre de la patience, faisant valoir que la première phase du programme d’infrastructure et la mise en place d’une nouvelle allocation pour enfants ne commençaient qu’à faire sentir leur impact sur l’économie. Le gouvernement assure que la croissance économique qui sera observée dans les six derniers mois de l’année témoignera d’une amélioration par rapport à la décevante première moitié de l’année.

« Nous allons continuer à nous concentrer sur ce que nous pouvons faire pour faire croître l’économie pour les familles canadiennes et nous allons prendre les mesures nécessaires pour que cela se produise », a expliqué mercredi le ministre Morneau, lorsque questionné au sujet d’éventuelles mesures additionnelles pour stimuler l’économie.

Un porte-parole de M. Morneau n’a pas voulu faire de commentaire au sujet de la mise à jour économique de l’automne, tout en disant s’attendre à ce que les mois à venir soient occupés.

Le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada s’est contracté au taux annualisé de 1,6 % au deuxième trimestre de 2016, essentiellement en raison de la faiblesse des exportations et des conséquences des incendies de forêt en Alberta.

La Banque du Canada s’attend malgré tout à un rebond de l’activité au troisième trimestre. Celui-ci devrait afficher une croissance de 3,5 % du PIB, calcule la banque centrale, grâce à la reprise de la production pétrolière et aux efforts de reconstruction dans la région albertaine des sables bitumineux.